Son amusement, sa création, c’est de regarder autour de lui, au hasard, et de noter le vrai sous forme concise et piquante. […] Un peu de sottise à côté de quelque talent, c’est comme une petite enseigne qu’on porte avec soi, et sur laquelle est écrit : Regardez ma qualité ! […] Mais ne craindraient-ils pas d’avoir un reproche à se faire à eux-mêmes, si, par une opinion légèrement énoncée, ils parvenaient à m’ôter ou du moins à me rendre plus difficile le courage dont j’ai pu avoir besoin pour sacrifier, à ce que je regardais comme un devoir, des convenances que mon éducation et mes habitudes m’avaient appris à respecter ? […] devant la bergerie, Agneaux déjà marqués du feu, La troupe, de plaisir, s’écrie Sans regarder la fin du jeu. […] Dès la première des Lettres de Famille, que le ton est autre, lorsque Mme d’Attilly ouvre son cœur qui se fond, dit-elle, de tendresse à regarder ses enfants !
Cependant c’est toi, et tu me regardes avec tant de douceur, de tendresse ! […] « Regarde, dit l’hôtesse, voici déjà les curieux qui rentrent après avoir vu les pauvres émigrés. […] ” « Ainsi parla la belle jeune fille, et sur la paille où elle était étendue la pauvre femme, toute faible et toute pâle, se lève et me regarde. […] Je me levai à la hâte, je voulais revoir la place où avait été notre maison, et regarder si les poules que j’aimais tant avaient pu se sauver ; car j’avais encore le caractère simple et naïf d’un enfant. […] Le jeune homme regarde encore longtemps cette poussière, puis il disparaît et reste là comme privé de sentiment.
Dans la nuit de cristal où les astres gravitent, Regarde sur le ciel, dans les ombres limpides Les grands monts s’ériger avec sérénité. […] En plein triomphe de la périphrase, le poète du Lac osa écrire ces vers d’une simplicité héroïque : Regarde, je viens seul m’asseoir sur cette pierre Où tu la vis s’asseoir ! […] Mais il ne suffit pas de regarder les choses et la vie, il faut encore les voir d’un œil purifié de toute littérature. […] je maudis et redoute ton sort… Viens, regarde mes yeux : jamais plus les étoiles N’auront pour tes regards de regards accueillants ; Viens, touche mes deux mains : jamais tes doigts tremblants Du lointain idéal n’écarteront les voiles ; Que ta bouche goûte ma bouche ! […] Ma chèvre, je tiendrai dans mes mains, si je peux Ta tête brusque et familière, Pour regarder changer de tout près dans tes yeux Cette pupille de sorcière.
Nous nous bornerons à la regarder grandir et s’épanouir. […] Sans doute une chute est toujours une chute, mais autre chose est de se laisser choir dans un puits parce qu’on regardait n’importe où ailleurs, autre chose y tomber parce qu’on visait une étoile. […] Regardez de près : vous verrez que l’art du poète comique est de nous faire si bien connaître ce vice, de nous introduire, nous spectateurs, à tel point dans son intimité, que nous finissons par obtenir de lui quelques fils de la marionnette dont il joue ; nous en jouons alors à notre tour ; une partie de notre plaisir vient de là. […] Pour la reconstituer, un effort d’un genre tout particulier est nécessaire, par lequel on soulèvera la croûte extérieure de jugements bien tassés et d’idées solidement assises, pour regarder couler tout au fond de soi-même, ainsi qu’une nappe d’eau souterraine, une certaine continuité fluide d’images qui entrent les unes dans les autres. […] Ce qui faisait donc rire, c’était la transfiguration momentanée d’une personne en chose, si l’on veut regarder l’image de ce biais.