» Dans une de ses lettres finales, nous surprenons de lui un espoir ou du moins un désir sur l’immortalité de l’âme : Je n’aime pas, disait-il à un ami, que, dans vos réflexions philosophiques, vous regardiez la dissolution du corps comme l’avenir qui nous est exclusivement destiné ; ce corps-là n’est pas nous ; il doit périr sans doute, mais l’ouvrier d’un si bel assemblage aurait fait un ouvrage indigne de sa puissance s’il ne réservait rien à cette grande faculté à qui il a permis de s’élever jusqu’à sa connaissance ! […] Ce Beaumarchais qu’on a généralement regardé comme un Gil Blas de Santillane, un Gusman d’Alfarache, le modèle enfin de son Figaro, ne ressemblait, dit-on, nullement à ces personnages : il portait plus de facilité que d’industrie dans toutes les affaires d’argent32.
De Brosses fut séduit par ce noble et grave exemple ; il oublia trop que le président Bouhier, comme l’évêque d’Avranches Huet, était déjà un oracle d’un autre âge, et qu’il regardait le passé ; il oublia que le xviie siècle, dans toute sa gloire moderne et désormais vulgaire, était venu. […] Pourtant, quand il aura vu Rome, c’est-à-dire la grande et suprême beauté, il regrettera plus d’une de ses exclamations premières et superlatives, qui lui sont échappées : « À mesure qu’on se forme le goût, on devient plus difficile. » Il ne regarde pas seulement ce qui est de l’art, il fait attention aux hommes, beaucoup aux dames, à la société, aux conversations, à la nature.
Mais le côté de saint François de Sales qui nous intéresse le plus est celui par lequel il regarde la France. […] … Considérez qu’alors le monde finira pour ce qui vous regarde ; il n’y en aura plus pour vous ; il renversera sens dessus dessous devant vos yeux… Considérez les grands et langoureux adieux que votre âme dira à ce bas monde, etc.
La seule étude salutaire aux hommes est celle qui nous apprend à vivre avec eux, à les connaître, et celle qui contribue à notre conservation et à notre plaisir : je regarde les autres comme des jouets qui amusent les enfants. […] Jordan, qui a de la dignité et qui veut être respecté, lui répond : Je n’ai quitté le camp que lorsque Votre Majesté m’a ordonné de le quitter ; si j’ai fait connaître quelque sentiment de crainte, c’est une preuve que j’ai été plus naturel que prudent… L’histoire du médecin de Breslau, débitée à Votre Majesté, serait fort jolie, si elle ne regardait pas un homme qui n’a de maladie que celle d’aimer trop le genre humain et de penser tristement.