Il a raison, quand il s’agit de ces unités extérieures qui emprisonnent l’individu dans la foule et le forcent à marcher au pas des autres, dans la direction des autres. […] Montégut ronchonne et bougonne, pour toutes sortes de raisons : à cause de « la part de vérité qui entre dans chaque mensonge », ou bien parce qu’on dîne trop tard aujourd’hui. […] J’y suis allé voir : l’auteur des Chiens de faïence a raison et il a pour âme quelque chose qui ressemble assez à la mare aux canards.
L’éloquence de l’abbé Lacordaire est toute remplie de ces jaillissements de sensibilité qui ressemblent à des aveux, et après lesquels ceux qui l’entendent sont moins rebelles sur les raisons. […] À le bien écouter, on en saurait pourtant les raisons. […] Je laisse à cette grande renommée d’Érasme la gloire de la science et de l’esprit, mais je ne cesserai jamais de revendiquer sous ce nom le droit du bon sens fin et mitigé, de la raison qui regarde, qui observe, qui choisit, qui ne veut point paraître croire plus qu’elle ne croit ; en un mot, je ne cesserai jamais, en face des philosophies altières et devant la foi même armée du talent, de stipuler le droit, je ne dis pas des tièdes, mais des neutres.
Le poète a eu raison de dire, au début de son livre, en le comparant à un haut cyprès : « Celui qui se tient sous un arbre puissant, sera garanti du mal par son ombre. » Ce sentiment de moralité profonde est égayé, chemin faisant, par des parties brillantes et légères, comme il convenait à un poète nourri dans le pays du pêcher et de la rose. […] Elle lui répète quelques-uns de ces discours qui ont égaré sa raison : « Tels sont les récits qu’on m’a faits, lui dit-elle, et je me suis souvent mordu la lèvre à cause de toi. » Il y a une belle parole du Sage : « Ne parle pas d’hommes devant les femmes, car le cœur de la femme est la demeure du malin, et ces discours font naître en elles des ruses. » Bref, la belle Tehmimeh s’offre ici au héros, sans trop de ruses pourtant et sans détour, ne souhaitant rien tant que d’avoir un fils d’un homme tel que Roustem. Elle n’oublie pas, en finissant, d’ajouter, comme raison déterminante, qu’elle s’engage à lui ramener son bon cheval Raksch.
Il s’agit pour le beau laboureur Germain, veuf à vingt-huit ans avec trois enfants, et qui pleure encore sa première femme, de se remarier par nécessité, par raison. […] La petite Marie répond à tout avec modestie et raison, avec ce tact du cœur qui chez les femmes enseigne toutes les délicatesses : Moi, à votre place, dit-elle, j’aurais emmené l’aîné. […] Marie continue de s’occuper de petit Pierre, elle le rassure dans ses terreurs, elle l’amuse, et Germain ne peut s’empêcher de remarquer : « Il n’y a personne comme toi pour parler aux enfants, et pour leur faire entendre raison. » Au milieu de cela il reparle toujours de sa première femme, de sa pauvre défunte, et maudit ce voyage entrepris pour la remplacer.