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875. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

S’il avait eu même à parler à des Écossais, race ossianique, contemplative, rêveuse et mélancolique comme ses grèves, ses lacs, ses montagnes, il aurait composé quelques-unes de ces ballades touchantes qui font, comme dit Dante : chanter et pleurer à la fois. […] Son origine gauloise, son goût excessif pour la raillerie, son père spirituel Rabelais, son trop d’esprit, faculté si nuisible au génie poétique d’une race humaine, l’empêcheront peut-être toujours d’être un peuple épique, et encore plus un peuple lyrique. […] C’est à peu près à la même époque qu’il composa une épître sur le rétablissement du culte public en France, et une méditation funèbre sur les révolutions des empires, dans laquelle il parle ainsi des Bourbons immolés ou proscrits : Des hommes étaient nés pour le trône du monde ; Huit siècles l’assuraient à leur race féconde.

876. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

« Heureux ceux, dit Homère, qui sont nés de race libre. » La race libre, avant le temps meilleur où tous furent libres, c’était nous. […] Quant à moi, aucune langue ne rendra jamais mon admiration et ma piété pour Homère, et, s’il y avait sur la terre quelque ordre de créature intermédiaire entre la divinité et l’humanité, je dirais : Homère est de cette race divine.

877. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Il fut triste, au fond, comme un protestant, ce catholique qui avait fait ses études dans Rousseau, et qui, quand il ne l’aima plus, n’en garda pas moins toutes les mélancolies sur sa pensée… Chateaubriand, de race de chevaliers français qui teignaient de leur sang les armes de France (sa devise), n’avait point la gaîté de la vieille et gaie France, la gaîté du roi saint Loys et du sénéchal Joinville, qui étaient des hommes gais, quoique héros et saints ! […] Et il en a aussi la grâce ; car, avant tout, c’est un esprit d’une grâce victorieuse, — d’une grâce française, — de cette grâce qui était autrefois de race chez nous, et qui n’existe plus dans la dégénération actuelle. […] Inutile et impossible entreprise, du reste, indigne, selon moi, d’un artiste de race, — car les grands artistes, les inspirés, ne reviennent jamais sur leurs œuvres ; c’est un signe de médiocrité : ils brisent la statue ; ils ne la retouchent pas ! 

878. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Elle s’introduit dans la race nageante des poissons, elle est dans l’espèce quadrupède du continent ; son aile s’agite parmi les oiseaux de proie, parmi les bêtes sauvages, chez les humains, chez les Dieux là-haut ! […] C’est qu’aussi Louise Labé, telle qu’on la rêve de loin et telle que nous l’avons devinée d’après ses aveux, demeure, par plus d’un aspect, le type poétique et brillant de la race des femmes lyonnaises, éprises qu’elles sont de certaines fêtes naturelles de la vie, se visitant volontiers entre elles avec des bouquets à la main, et goûtant d’instinct les vives élégances, les fleurs et les parfums.

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