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511. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

M. de Villèle penchait visiblement du côté de l’inaction, M. de Chateaubriand entraîna tout vers la guerre, et le dieu des projets généreux lui donna raison ; la dernière grande action de la race de Louis XIV fut son ouvrage. […] Ses bassesses, ses œuvres, ses vulgarités, ses colères, ses férocités, ses supplices même, dont il avait été témoin et victime par sa famille, et par son père, et par sa mère, morte innocente en prison, en punition d’être née noble, lui avaient donné un dégoût haineux contre les mœurs de cette race, qui ne sentait alors sa grandeur qu’en faisant sentir sa terreur. […] Volontairement ou involontairement, on sentait sa race ; on put le haïr, on ne put le mépriser.

512. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Les pères de la race sémitique eurent, dès l’origine, une tendance secrète au monothéisme ; les Védas, ces chants incomparables, donnent très réellement l’idée des premières aspirations de la race indo-germanique. Chez ces races, la moralité date des premiers jours.

513. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 août 1885. »

Oui, à l’aide d’un harmonieux compromis, suscitant une phase exacte du théâtre, laquelle répond, comme par surprise, à la disposition de sa race ! […] Et les antiques races disparaîtront, qui se sont flétries à l’Anneau d’Or ; Walhall, le burg des Dieux, sera détruit ; la Fin descendra, le Crépuscule, sur les Dieux. […] Jusqu’à Lessing, l’histoire de la littérature allemande n’a guère à recenser que des œuvres qui sont la mise en application de doctrines, Lessing est lui-même le plus frappant exemple de ce souci continuel de la théorie qui semble hanter les poètes de sa race.

514. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « II. M. Capefigue » pp. 9-45

En d’autres termes, si l’on conçoit sans peine que les ennemis de la vieille monarchie puissent rétrospectivement s’intéresser à ce roi, suicide de sa race, qui l’a frappée en sa personne, à cette fête de Sardanapale incendiaire qui a dévoré ses convives, à ce souper de soixante ans qu’on appelle le règne de Louis XV et qui semblait rendre après lui tout règne de ses descendants impossible, conçoit-on aussi facilement que les hommes, vassaux fidèles du passé, qui ont reconnu que ce n’était pas le passé seul, mais l’avenir pour eux, qui périssait dans un tel désastre ; puissent en parler autrement que pour le déplorer et le maudire ? […] L’historien monarchique, qu’il a été si longtemps, ne fut plus dans ce panégyrique de Louis XV qu’un homme lige, l’historien lige du roi qui a le mieux résumé, en sa personne, les vices qui ont flétri la gloire de toute sa race et qui l’ont renversée du trône ! […] Ceux qui disent qu’un peu de gloire lave tout pour les races que Dieu a punies, malgré la gloire de leurs pères, demandent, sans le savoir, pour elles plus que l’échafaud de Louis XVI, c’est-à-dire leur effacement absolu de l’Histoire, dans un exil sans épée et sans repentir !

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