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1831. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

On n’ose garantir sa propre maison : ce sont de toutes parts des gens qui menacent, si l’on essaye d’arrêter le feu ; d’autres qui lancent, à la vue du peuple, des torches enflammées, et qui crient qu’ils y sont autorisés, soit en conséquence d’ordres réels, soit à dessein d’étendre le pillage. […] Ce qu’il a écrit du caractère et des suites de l’ambition, de l’avarice, de la dissipation, de l’injustice, de la colère, de la perfidie, de la lâcheté, de toutes les passions, de tous les vices, de toutes les vertus, du vrai bonheur, du malheur réel, des dignités, de la fortune, de la douleur, de la vie, de la mort, en est-il moins conforme à l’expérience et à la raison ? […] Le vrai, c’est qu’un militaire convenait mieux à la scène dramatique qu’un philosophe ; le vrai, c’est que, par ses opinions religieuses, Racine n’était pas disposé à accorder au paganisme quelque vertu réelle. […] Nos autres aristarques n’en savent pas plus que celui qui a écrit ce qui suit : « Il est impossible de lire les ouvrages de Sénèque sans se sentir plus indépendant du sort, plus courageux, plus affermi contre la douleur et la mort, plus attaché à ses devoirs, plus éclairé sur ses besoins réels ; enfin, meilleur sous tous les rapports, et surtout plus sensible aux charmes de la vertu. » Un de nos anciens écrivains avait pensé de Sénèque comme le moderne estimable que nous venons de citer. « Pour se résoudre contre les durs et fâcheux événements de la vie, acquiescer doucement à la Providence ; pour mépriser le moment et aspirer à l’immortalité bienheureuse ; pour réprimer l’insolence des passions étranges qui nous emportent souvent haut et bas et pour jouir d’un grand repos parmi tant de tempêtes et naufrages, je ne sache, entre les païens, historien, philosophe, orateur, ni auteur quelconque que je voulusse préférer à Sénèque.

1832. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Considérant l’œuvre de Shakespeare comme une image plus ou moins complète, plus ou moins fidèle du monde réel et du monde imaginaire, je vais avec lui de pays en pays, de siècle en siècle, passant d’Athènes à Rome, de l’antiquité grecque et latine à la Renaissance italienne, du midi au nord, d’Elseneur en Angleterre et en Écosse ; ici des légendes à l’histoire, là de l’histoire à la comédie, enfin de la comédie de mœurs à la comédie romanesque et à la comédie fantastique.

1833. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

La lettre de Malherbe, animée d’une égale admiration, porte le cachet particulier à une génération différente : on y trouve rendu, dans une grande énergie et vivacité d’impression, le sentiment de ceux qui, ayant joui du bienfait de l’ordre et de la paix intérieure sous le régime de Henri IV, estimaient tout perdu ou au hasard de l’être pendant les quatorze ans d’interrègne réel, et qui virent enfin reparaître en Richelieu un pilote inespéré et un sauveur.

1834. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

Ses personnages sont pris sur le vif, dans les mœurs et les conditions du temps, longuement et minutieusement décrits dans toutes les parties de leur éducation et de leur entourage, avec la précision de l’observation positive, extraordinairement réels et anglais.

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