Seulement il ne pouvait sortir du pur rationalisme qu’une littérature scientifique, une sorte de positivisme littéraire, sans caractère esthétique, réduisant l’expression à la notation pour ainsi dire algébrique de l’idée : ni poésie, ni éloquence, ni forme d’art ; un langage sec, abstrait, logique. En un mot, on arrive d’emblée à la littérature des Perrault, des Lamotte et des Fontenelle : voilà les purs rationalistes, les cartésiens de la littérature.
Et, par là-dessus, elle a sa voix, dont elle sait tirer parti avec la plus heureuse audace une voix qui est une caresse et qui vous frôle comme des doigts si pure, si tendre, si harmonieuse, que Mme Sarah Bernhardt, dédaignant de parler, s’est mise un beau jour à chanter, et qu’elle a osé se faire la diction la plus artificielle peut-être qu’on ait jamais hasardée au théâtre. […] Mais souvent aussi cette diction monotone et pure d’idole ennuyée qui ne daigne pas se dépenser, comme le commun des mortels, en inflexions inutiles et bruyantes, a quelque chose de hautain et de charmant.
L’abbé de Ciron pouvait être lié avec quelques amis et disciples de Saint-Cyran, l’institut fondé par Mme de Mondonville put être persécuté à ce titre, et finalement détruit, comme une succursale que les jansénistes avaient dans le midi de la France : mais ce n’était pas là et ce ne fut jamais l’esprit pur du sévère et intègre Port-Royal. […] Pavillon, qui est écrite par une plume janséniste très pure et aussi très circonspecte, on y voit implicitement l’aveu qu’il y eut des abus dans cet institut de l’Enfance.
Chez lui comme chez Aristophane, bien que plus rarement, on distinguerait des parties pures, charmantes, lucides et véritablement poétiques. […] Dans le pur pantagruélisme en un mot, il y a un air d’initiation, et cela flatte toujours.