Les quelques portraits qu’on rencontre dans les Pléiades montrent bien qu’il aurait, s’il la développait, la puissance du portrait.
C’est là ce qu’on peut appeler proprement une création, pour laquelle il ne suffit pas de posséder le goût et l’ingéniosité, mais surtout la puissance individuelle de concevoir.
» Sous la gravité douce du mètre élégiaque, cet amour de la gloire, et les vertus dont il se nourrit, le culte de la patrie, la pitié pour les faibles, le devoir de les défendre, enflamment Tyrtée d’un enthousiasme contenu qui n’a pas moins de puissance que l’accent plus lyrique.
Il ne s’agit point de Celui qui balança un moment la puissance divine, qui fut ouvertement l’adversaire de Jéhovah, et dont la grande aventure a tenté le génie sympathique des poètes. […] Dans Candide comme dans l’Ingénu (admirables histoires qu’il n’est dans ma puissance ni dans ma volonté d’amoindrir), ce ne sont pas les hommes qui s’agitent ; ce sont des abstractions qui glissent, impalpables, insaisissables au regard : Candide et l’Ingénu assistent à la vie et ne vivent pas eux-mêmes. […] M. d’Aurevilly a rendu avec une telle puissance la sombre poésie des landes de Lessay, que, je n’hésite pas à le déclarer, il s’égale, dans cette description, à W. […] Tel est le privilège de la naïveté, telle est la puissance des hommes simples qui, vivant filialement avec la Nature, gagnent à cette habitude des grands spectacles et des sensations saines une autorité devant laquelle demeurent étonnés, devant laquelle font silence les artificiels et les corrompus ! […] Leur puissance vient de leur sincérité ; c’est grâce à cette sincérité qu’il leur est donné de nous impressionner à travers les âges.