/ 1999
1230. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Ces impressions sont si vives sur certaines natures prédisposées à l’effet de la musique que ces natures doivent se sevrer sévèrement de ce plaisir, qui dépasse leur puissance de sentir, afin de conserver l’équilibre de leur raison et l’empire sur leurs passions. […] Le Festin d’Alexandre, ou La Puissance de la musique, ode pour la fête de sainte Cécile, Par Dryden. […] « Nous voici connus ici des ambassadeurs de toutes les puissances étrangères.

1231. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

L’ostracisme y produit à peu près les mêmes résultats, en arrêtant par l’exil la puissance des personnages qu’il frappe. […] À peine leur puissance fut-elle affermie, qu’ils eurent soin d’affaiblir leurs sujets, en dépit de tous les traités ; et le roi des Perses a plus d’une fois châtié les Mèdes, les Babyloniens et d’autres peuples, tout fiers encore des souvenirs de leur antique domination. […] C’est ainsi que les peuples mêmes qui tour à tour ont eu la haute direction des affaires de la Grèce, n’ont regardé qu’à leur propre constitution pour faire prédominer dans les États soumis à leur puissance, tantôt l’oligarchie, tantôt la démocratie, inquiets seulement de leurs intérêts particuliers, et pas le moins du monde des intérêts de leurs tributaires.

1232. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Mais non un compromis d’élégante prose plus exacte : l’entière concordance du mot sous le mot, de l’archaïsme sous l’archaïsme, du néologisme sous le néologisme, de l’expression contournée, obscure, bizarre, sous l’expression contournée et obscure et bizarre, d’une phraséologie françaisement allemande sous la phraséologie du langage allemand ; chaque mot allemand scruté dans ses primitives racines et rendu par l’équivalent français également scruté, — oui, la traduction des mots suivant leur originelle et étymologique signification, rigoureuse ; et, nettement délimité, amené en son ordre, chaque vers, portant son accent propre, une vie et une puissance spéciales, spéciales à lui ; et, encore, — si cela est possible, — l’allitération et le rhythme des syllabes reproduits, l’aspect sonore du vers51 ; le décalque, en mots français, des mots Wagnériens… C’est l’œuvre qu’il faut essayer, l’œuvre modeste après les grandes, populaires et célèbres traductions vulgarisatrices ; l’œuvre intéressante à quelques rares curieux de l’œuvre Wagnérienne ; l’œuvre de petite renommée ; parmi les multiples éditions promises aux poèmes de M.  […] Wellgunde L’héritage du monde, en propre celui gagnerait, qui en l’Or du Rhein créerait l’Anneau, d’où immesurable puissance lui serait donnée. […] Woglinde Seul qui de l’Amour renonce la puissance, seul qui de l’Amour répudie la délice, seul celui atteint le charme, pour forger en cercle l’Or.

1233. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Action réflexe à son plus bas degré, elle devient instinct ; et de là sortent d’une part les manifestations cognitives : mémoire, raison ; d’autre part les puissances affectives : sentiment, volonté. […] Avoir réussi à gagner un tel attachement de la part d’un autre, le dominer, c’est une preuve pratique de puissance, de supériorité, qui ne peut manquer d’exciter agréablement l’amour-propre. […] C’est plutôt chez les spectateurs de ces grands exploits de la raison que nous trouvons cette estime exagérée de sa puissance ; et dans les esprits de ces spectateurs, son usurpation est souvent en raison inverse du commerce avec la nature. » Nous n’insisterons pas sur la vive critique que l’auteur a faite de l’idéalisme sceptique de Hume, de Berkeley et de Kant : ce ne sont que les préambules de son argumentation où il justifie le réalisme de deux manières : négativement, positivement.

/ 1999