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1328. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Roland avait peu d’étendue dans l’esprit ; tous ceux qui la fréquentaient ne s’élevaient point au-dessus des préjugés vulgaires. » Il aurait fallu à Mme Roland quatre ou cinq années de plus de cette scène publique, pour atteindre à tout son développement et à sa maturité sous sa seconde forme, pour sortir de ses vues de coterie, de ses préventions exclusives et de son intolérance contre tout ce qui s’écartait d’un premier type voulu, pour comparer entre eux les hommes, apprécier chacun à sa valeur et se dégoûter des médiocres de son bord qu’elle surfaisait. […] Elle n’y comptait probablement plus lorsque tout d’un coup, un beau jour, dans l’agitation des tempêtes publiques, et avec le rehaussement des vertus de citoyen, elle crut avoir trouvé son premier idéal agrandi en la personne de Buzot. […] Les Girondins, leur vie privée, leur vie publique, leur proscription et leur mort, par M. 

1329. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Sans compter même les reproches publics que lui adressa plus d’une fois Napoléon à ce sujet et qui équivalent à un démenti, il semble que Talleyrand n’avait pu dès le principe se prononcer aussi absolument qu’il l’a prétendu contre toute intervention dans les affaires d’Espagne : sans cela, l’empereur ne lui aurait pas écrit de Bayonne, comme il le faisait (25 avril 1808) : « Je continue mes dispositions militaires en Espagne. […] Cette indifférence du fond, qu’acquièrent les hommes publics trempés ou blasés, il la commandait à tous ses traits ; il l’avait imposée à son visage, qui est devenu par là proverbial ; il avait le masque imperturbable, sans grimace ni sourire. […] Il m’a quitté ; je l’avais assez brusquement quitté moi-même ; il s’est souvenu de mes adieux de 1814. » (Mémoires d’un Ministre du Trésor public, tome IV, page 200.)

1330. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre IV. L’Histoire »

L’essor que va prendre le genre historique s’annonce par les publications de documents originaux, par les collections de Mémoires et Journaux authentiques825, qui séduisent souvent les littérateurs et le public par le pittoresque des tableaux et le dramatique des événements. […] Il s’agit, en montrant la vie, d’expliquer la vie : loin de chercher l’effet dramatique, loin d’emplir le public de stupeur par l’étrangeté ou l’énormité des choses, l’historien doit réduire tout à la nature, faire la guerre au miracle, découvrir la simplicité du prodige sans en diminuer la grandeur. […] La même année 1843, où il termine son moyen âge, Michelet public avec Quinet son livre des Jésuites.

1331. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre IV. Ordre d’idées au sein duquel se développa Jésus. »

Jésus vécut à un de ces moments où la partie de la vie publique se joue avec franchise, où l’enjeu de l’activité humaine est poussé au centuple. […] Tant pis pour l’homme pieux qui tombait à une époque d’impiété ; il subissait comme les autres les malheurs publics, suite de l’impiété générale. […] L’argent des caisses publiques passait pour de l’argent volé 183.

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