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2319. (1920) Action, n° 4, juillet 1920, Extraits

Nous assistons à une apothéose du cerveau, de l’intelligence qui crée et produit pousse et fructifie, d’où jaillit, incendiaire et constructeur, l’élan vital.

2320. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Produit d’une société qui a ses misères à côté de ses grandeurs et ses vices intellectuels à côté de ses vertus sensibles.

2321. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Vous m’objecterez que les Anglais sont opulents et qu’ils ont produit de grands hommes. […] Ils n’ont fait que du mal, et ils n’ont produit que du mal. […] « J’ai recherché longtemps comment et pourquoi cet esprit dogmatique qui divisa les écoles de l’antiquité païenne sans causer le moindre trouble, en a produit parmi nous de si horribles… Ne pourrait-on pas trouver l’origine de cette nouvelle peste qui a désolé la terre dans ce combat naturel de l’esprit républicain qui anima les premières Eglises contre l’autorité qui hait la résistance en tous genres ? […] … Le prince doit être le maître absolu de toute police ecclésiastique, sans aucune restriction, puisque cette police ecclésiastique est une partie du gouvernement ; et de même que le père de famille prescrit au précepteur de ses enfants les heures de travail, le genre des études, etc., de même le prince peut prescrire à tous ecclésiastiques, sans exception, tout ce qui a le moindre rapport à l’ordre public… Le prince encouragera la religion, qui enseigne toujours une morale pure et très utile aux hommes ; il empêchera qu’on ne dispute sur le dogme, parce que ces disputes n’ont jamais produit que du mal. » « Le plus absurde des despotismes, le plus humiliant pour la nature humaine, le plus contradictoire, le plus funeste est celui des prêtres, et de tous les empires sacerdotaux, le plus criminel est sans contredit celui des prêtres de la religion chrétienne… Nous avons institué des prêtres afin qu’ils fussent uniquement ce qu’ils doivent être, des précepteurs de morale pour nos enfants. […] C’est une chose déplorable qu’il ne soit jamais sorti un bon livre des Universités de France et qu’on ne puisse seulement trouver chez elles une instruction passable de l’astronomie, tandis que l’université de Cambridge produit tous les jours des livres admirables de cette espèce.

2322. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Tout cela semble promettre une suite ; on pouvait croire que cette poésie encore bien humble, bien peu élevée, qui avait rompu avec les sources supérieures et avec la forte sève historique du Moyen Âge, qui n’en avait recueilli, pour aucune part, le génie héroïque et sévère, allait grandir, se fortifier de nouveau, produire enfin des œuvres plus généreuses, sans pourtant se priver des avantages acquis et de ses heureuses qualités secondaires. […] Ceux qui parlent d’en faire un autre se trompent et ne sauraient en venir à bout ; on peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des rois pour les porter ; on peut faire une maison, mais non pas un arbre ou un rameau vert ; il faut que la nature le produise, par espace de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient la tige en sa sève et vigueur. » Or, si cela est vrai d’une monarchie, n’est-ce pas vrai aussi d’une poésie ?

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