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1322. (1864) Le roman contemporain

Son père, ancien médecin militaire, est un homme sans principes, de mauvaises manières et de mauvaises mœurs, ivrogne, mauvais mari et mauvais père. […] « Les artistes, continue le romancier, n’obéissent pas à des règles, à des principes. […] Il pourra tirer de cette source d’inspiration des scènes émouvantes et terribles ; mais le principe de la fatalité sociale qui nie la liberté humaine et divine, la responsabilité individuelle, n’en restera pas moins un principe faux, malfaisant et immoral. […] Mais il faut remonter aux principes générateurs de ces deux crimes. […] Il y avait des abus, je les ai combattus ; des tyrannies, je les ai détruites ; il y avait des droits et des principes, je les ai proclamés.

1323. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Pitt déclarait en plein Parlement, aux applaudissements universels1182, « que les traits dominants du nouveau gouvernement républicain étaient l’abolition de la religion et l’abolition de la propriété. » Toute la classe pensante et influente se levait pour écraser cette secte de jacques, brigands par institution, athées par principes, et le jacobinisme, sorti du sang pour s’asseoir dans la pourpre, fut poursuivi jusque dans son enfant et dans son champion « Bonaparte, qui l’avait centralisé et intronisé1183. » Sous cet acharnement national, les idées libérales s’effaçaient ; les plus illustres des amis de Fox, Burke, Windham, Spencer, le quittèrent : de cent soixante partisans dans la chambre des communes, il ne lui en resta que cinquante. […] Pour le fond des choses, on leur trouvait « les principes antisociaux et la sensibilité maladive de Rousseau, bref un mécontentement stérile et misanthropique contre les institutions présentes de la société. » En effet, Southey, un de leurs chefs, avait commencé par être socinien et jacobin, et l’un de ses premiers poëmes, Wat Tyler, apportait la glorification de la Jacquerie passée à l’appui de la Révolution présente. […] La fête serait belle, agréable à leurs souvenirs et à leurs principes nobiliaires. […] À l’entrée, elle avait implanté l’esthétique : chaque poëte devenu théoricien définissait le beau avant de le produire, posait des principes dans sa préface et n’inventait que d’après un système préconçu. […] La moitié de ses pièces sont enfantines, presque niaises1220 : des événements plats dans un style plat, nullité sur nullité, et par principe.

1324. (1925) Dissociations

Aussi passa-t-il toutes ses années de liberté à chercher et il trouva du moins le principe de tant d’inventions modernes qu’il faut le ranger, en tant qu’homme de science, parmi les modernes : c’est un esprit contemporain. […] Ces jeux de la barbe sont en principe des modes barbares. […] Quant aux autres plaisirs, ses principes lui avaient défendu d’y toucher. […] « Non, Messieurs, jamais la France ne donnera un tel exemple du mépris des principes. […] Peut-être que l’édilité ‘future reposera sur ce principe que la construction des maisons ne sera autorisée que sur un tiers ou sur un quart de la place disponible, je n’ose dire davantage.

1325. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

L’art de dessiner, de soutenir, de renforcer un caractère, est une des parties les plus importantes de l’art dramatique ; et quoique les principes soient à peu près les mêmes pour la tragédie et la comédie, nous séparerons les deux genres, pour éviter de dire des choses trop vagues ; et nous commencerons par la tragédie. […] Il n’y a, sur la scène, qu’un seul héros qui y fasse quelque plaisir, en se gouvernant toujours par les principes d’une vertu tranquille ; c’est Régulus, dans la pièce de Pradon. […] Fontenelle, intéressé à étendre les principes de son oncle, fit, de cet usage, un précepte dans sa Poétique. […] Or voici, à cet égard, deux principes incontestables : le premier est de ne donner au personnage intéressant, que des crimes et des passions qui peuvent se concilier avec la bonté naturelle ; le second, de lui donner pour victime des maux qu’il cause, ou pour cause des maux qu’il éprouve, une personne qui lui soit chère, afin que son crime lui soit plus odieux, ou son malheur plus sensible. […] Imaginez un peuple d’inspirés et d’enthousiastes, dont la tête serait toujours exaltée, dont l’âme serait toujours dans l’ivresse et dans l’extase ; qui, avec nos passions et nos principes, nous seraient cependant supérieurs par la sensibilité, la pureté et la délicatesse des sens, par la mobilité, la finesse et la perfection des organes : un tel peuple chanterait au lieu de parler, sa langue naturelle serait la musique.

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