Le prince des Génies ne peut pas l’entendre sans un frisson. […] Combien le prince des poètes aime ce délaissement du pouvoir souverain et de la souveraine connaissance. […] Mais ce prince, tout amour, rêverie et caprice, oublie que s’il veut toujours de la musique, il est lui-même toute poésie. […] Les princes, les seigneurs et les prélats, en dehors des occupations que leur offrait leur état, connaissaient les arts d’agrément.
Cette ambition, en tant qu’elle se proposait une forme un peu précise, se bornait sans doute à rêver un premier ministère à côté de la duchesse d’Orléans régente ; mais au moment décisif, avec cette divination de la pensée publique qu’ont les poètes et que n’eurent jamais les doctrinaires, il sentit que la duchesse d’Orléans devenait impossible, et il fut le premier à franchir le pas et à le faire franchir aux autres. » « — L’ambition de Lamartine était vaste et flottante comme toutes les grandes ambitions. » « — Lamartine, en 1829 et durant les premiers mois de 1830, sollicitait du prince de Polignac l’ambassade de Grèce, et je l’ai vu revenir enchanté de l’audience du prince.
C’est quelqu’un, c’est même un étrange original, que ce gentilhomme de Normandie, si fier de sa race, d’un si robuste orgueil, au verbe rude et incivil, autoritaire, brusque, indifférent en religion, mais respectueux de la croyance du prince et de la majorité des sujets, très soumis à l’usage et très épris de raison, disputeur, argumenteur, philosophe et fataliste, plus stoïcien que chrétien, très matériel et positif, au demeurant honnête homme, et de plus riche sensibilité qu’on ne croirait d’abord.
Il peut y avoir autant de charme à consoler un mari, expéditionnaire, qu’on révoque, qu’à réconforter un prince qui perd son royaume.