., espèce de poète-orateur-philosoplie philologue ambulant, de professeur errant, partout dès l’abord s’annonçant avec éclat, mais se relâchant vite, et soutenant mal son premier feu. […] Il est piquant de voir comme chacun tirait à soi, par amour-propre, le héros demi-dieu : les Persans, pour se consoler d’avoir été vaincus, faisaient Alexandre fils du premier Darius (de telle sorte qu’en détrônant le second Darius, il n’avait fait que chasser son frère cadet) ; et les Égyptiens, en vertu d’un même point d’honneur, le faisaient fils de leur dernier roi national, Nectanèbe. […] Lorsqu’il eut quitté la Suisse, il le tenait au courant de ses études qu’il allait diversifiant sans cesse ; il était d’un certain âge déjà lorsqu’il s’appliqua au sanscrit ; il s’occupait à la fois de la langue et des poésies provençales, mais le sanscrit au premier abord éclipsa tout : Voilà, écrivait-il de Paris à Favre en 1815 en lui parlant de livres indiens très rares qu’il avait fait acheter à Londres, voilà mes confessions en fait de folies érudites.
Guizot avait donc mis, du premier jour, sa raison et son talent au service du système de résistance. Son éloquence n’était pas, à beaucoup près, dans ces premiers temps, ce qu’on l’a vue depuis. […] J’ai noté cependant une belle et bonne page (tome II, p. 105), dans laquelle il caractérise ses premiers débuts à la tribune et nous fait part de ses hésitations, de sa prudence sur ce terrain tout nouveau ; car il était d’abord professeur plutôt qu’orateur politique, ce qui est fort différent.
La résistance le mettait en fureur : c’est ce dont j’ai été souvent témoin dans sa première jeunesse. […] Tout cela était aiguisé par une vivacité de corps et d’esprit qui allait à l’impétuosité, et qui ne lui permit jamais dans ces premiers temps d’apprendre rien qu’en faisant deux choses à la fois. […] Ce qui est certain, c’est que lorsque Fénelon reçut entre les mains, pour l’élever, ce jeune prince âgé de sept ans, il en fut effrayé à première vue.
Première et deuxième édition9 Je croyais en être quitte pour quelque temps avec M. de Pontmartin ; j’avais écrit sur lui et sur ses ouvrages, il y a peu de mois, un article développé, presque une étude ; elle était sérieuse, sévère dans sa sincérité, et l’éloge n’y venait qu’après le blâme. […] Ainsi cette première inconvenance était complète, et M. […] Il n’y a d’un peu engageant vraiment que le début ; il y montre avec esprit (ce n’est pas ce qui y manque), et en se faisant plus neuf, plus ingénu qu’il ne l’a jamais été, ses étonnements, ses premiers faux pas dès son entrée dans la vie parisienne sous les auspices de M.