L’herbe qui pousse sur les vieilles tombes du cloître est toujours aussi touffue ; j’aurais pu croire que c’est la même vache qui la broute depuis quarante ans.
Il suffit qu’il approuve ou blâme pour pousser les gens dans un sens ou dans un autre.
Une fois que le livre est publié, une fois que le sexe de l’œuvre, virile ou non, a été reconnu et proclamé, une fois que l’enfant a poussé son premier cri, il est né, le voilà, il est ainsi fait, père ni mère n’y peuvent plus rien, il appartient à l’air et au soleil, laissez-le vivre ou mourir comme il est.
Malheureusement, il fallait, pour réaliser l’idée de La Harpe, être un géant de critique et d’érudition, et cette plante-là ne pousse guères dans le pot, à fleurs de rhétorique, d’un Athénée… Je ne veux pas dire du mal de La Harpe.