/ 2003
34. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

» Elle aussi, elle est gigantesque, et, comme le duc de Guise, nous l’avons balafrée… Mais elle est debout, malgré ses blessures ; mais elle combat toujours ; mais elle lutte pour l’empire ; et l’Europe, qui la croyait vaincue et qui la sent maintenant agiter son sol à tous les points de sa surface, s’aperçoit qu’il faut de nouveau compter avec elle, comme aux jours où elle poussa sa furieuse croissance à travers le sang, la boue et les larmes. […] Enfin, par cela même qu’il a abaissé tous les niveaux connus de l’histoire de la Révolution, l’auteur de l’Histoire des Causes a déplacé toutes les idées acceptées par l’opinion depuis tant d’années, il a repris en sous-œuvre l’éducation publique à cet égard, et a poussé dans l’avenir sa traînée de lumière. […] » L’auteur de l’Histoire des Causes nous met sous les yeux les rapports, les déclarations écrites, l’opinion sur le peuple des hommes qui le représentaient aux États-Généraux, et ces déclarations affirment qu’il ne poussait pas alors à la Révolution, qu’il n’en avait ni le désir ni la pensée. Des meneurs odieux y poussaient pour lui… Mais lui, disait Sieyès impatienté dans sa brochure sur le Tiers-État, ne voudrait être que le moins possible. […] Ainsi, pour ne prendre que le siècle présent, le xixe  siècle, sa philosophie, qui est le panthéisme, a poussé, comme un affreux polype, de vivaces et inévitables boutures dans tous les ouvrages contemporains, et particulièrement en histoire.

35. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — Post-scriptum » pp. 154-156

Et, en effet, il y a dans cette édition de 1825 des adoucissements poussés jusqu’à l’altération, portant sur le fond des sentiments mêmes du marquis d’Argenson, et sur le vrai de ses relations avec son frère le ministre de la guerre. […] Je pourrais pousser à satiété ce genre de démonstration et de parallèle ; mais il ne faut pas abuser de l’avantage d’avoir raison sur un terrain tout littéraire et envers un homme qu’on respecte et qui n’est pas de notre métier.

36. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Art français » pp. 243-257

Du reste, s’il s’en croyait capable, un sentiment pieux que comprendront quelques personnes le pousserait, le pousse aujourd’hui à vouloir qu’il en soit de ce livre, ainsi que de la chambre d’un mort bien-aimé, où les choses demeurent telles que les a trouvées la mort.

37. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Charles Nodier »

Les premiers sentiments du jeune Nodier le poussèrent tout à fait dans le sens de la Révolution. […] La mode y poussait ; le plus flatteur triomphe d’un jeune-France en ce temps-là consistait à obtenir des parents de porter l’habit bleu de ciel et la culotte jaune de Werther. […] Il a poussé en ce sens le Bayle et le Montaigne à leurs extrêmes conséquences ; ce ne sont plus que miettes friandes. […] Taylor, par les descriptions de provinces auxquelles il prit une part effective au moins au début, il poussait à l’intelligence du gothique, au respect des monuments de la vieille France. […] Il a poussé la complaisance et la longanimité du souvenir jusqu’à donner une édition des Aventures de d’Olban, avec notice, 1829, chez Techener.

/ 2003