C’était assez pour qu’il survécût à l’oubli que voulait lui infliger de son vivant le dépit satirique de Voltaire. […] Encore une licence, ami lecteur, pour que je vive un an, six mois, jusqu’à ce que la nécessité me force à redevenir honnête pour être nouveau. […] Ce n’est ni assez plaisant pour qu’on rie, ni assez sérieux pour qu’on s’attriste ; on ne se donne la peine ni de blâmer ni de critiquer ; on est assistant, mais point juge ; on s’acquitte d’un devoir littéraire ; on subit son plaisir. […] Je n’ai eu que l’avantage du journaliste qui tient la plume quand le public dicte ; mais cet avantage est assez beau pour que je m’en honore. […] Hugo, en le comparant aux grands écrivains de notre patrie, ces hommes-là sont assez rares pour qu’on déplore l’affaiblissement précoce de leur talent.
Il y avait chez Mallarmé trop d’ardeur pour que dans l’Après-Midi il ne considérât pas ce monde de beaux souvenirs et de subtils rêves comme un pis-aller un peu triste, une consolation un peu ironique, pour qu’il ne vît pas, malgré tout, dans la poésie, de simples et fragiles peaux lumineuses, vidées de leur suc délicieux. […] Il ne nous apprend rien par cette notion, mais il s’en sert pour que nous éprouvions avec intensité un sentiment humain, Prenez au contraire des vers quelconques de Racine, ouvrez Andromaque à la première scène. […] Une question d’heure, en effet, étrange et de grand intérêt niais qu’ont occasion de se poser peu d’hommes ici-bas, à savoir que peut-être lui ne serait point venu à la sienne, pour que le conflit fût tel. […] Et par ce détour, que j’ai fait pour que l’on touchât les dessous d’une image motrice, ne rejoignons-nous pas la théorie mallarméenne de l’absence ? […] Pour que ces mots fussent entendus, l’exemple de Hugo et la technique du Parnasse avaient donné un moyen mécanique, la rime.
Il faut d’abord, pour écrire, être écrivain, non pas écrivain de génie comme Tacite, ou Machiavel, ou Thucydide, mais écrivain suffisant pour que votre pensée se transmette, sinon avec relief, couleur et vie, dans la pensée de vos lecteurs, du moins avec cette clarté, cette netteté, ce bon ordre de composition et de faits qui représentent sincèrement les hommes et les choses dont vous parlez à l’avenir. […] » IX Cette belle théorie de l’intelligence, comme qualité première et fondamentale de l’historien, est trop sensée pour que nous n’en reconnaissions pas la justesse. […] Il avait cédé, jusqu’au vote à mort contre l’infortuné Louis XVI, à la terreur que lui inspirait la Montagne ; il avait donné une tête royale pour sauver la sienne ; il se taisait pour qu’on lui pardonnât de vivre. […] Il n’y avait plus assez de vie pour qu’il y eût jamais des factieux. […] Il faut au génie des passions pour qu’il ait de la puissance.
L’esprit et la sensibilité qui s’y rencontrent sont trop « miens », j’entends qu’ils sont trop l’esprit et la sensibilité d’aujourd’hui pour que je ne risque point soit de m’y complaire, soit de m’en défendre avec un zèle excessif. — Et ce n’est pas tout. […] Encore faut-il qu’elle porte sur d’assez vastes ensembles pour que nous y puissions saisir les justes relations que soutiennent entre elles les œuvres particulières. […] Le décor et les costumes de Paméla sont moins nobles et moins magnifiques ; et peut-être aussi que le Directoire est une période trop hybride et dont la description morale, même superficielle, comporte trop d’ironie pour que la foule y prenne un plaisir simple et sans mélange. […] Il en a eu de sérieux indices, sinon la seule preuve sans réplique, celle qui consiste à voir de ses yeux ; et alors, très embarrassé, il a trouvé cela, d’amener Norah à son père, au chef spirituel de la famille, pour qu’il la juge et qu’il décide d’elle. […] Dursay s’était fait passer pour marié, afin, dit-il, d’être tranquille, — et aussi pour qu’on ne pût escompter le dénouement et que Lia ne pût l’entrevoir ou le désirer, même dans le plus secret de sa pensée.