Cette poésie, la vraie, la pure, dont pas n’est besoin de donner d’exemples parce qu’on saura bien en trouver dans les chœurs des tragiques grecs, dans la Divine Comédie, dans Shakespeare, dans Wordsworth, dans Victor Hugo, — cette poésie possède le droit de s’asseoir aux côtés de la métaphysique sa sœur et peut se définir une métaphysique manifestée par des images et rendue sensible au cœur 19. […] Nous possédons des glaces à main minuscules dans lesquelles ne s’aperçoit que le sourire d’une bouche, mais il existe des psychés mobiles où tous nos gestes se mirent. — De même, si chaque époque poétique résume un aspect de la nature, il en est qui la clichent mieux que d’autres, qui sont plus amplement significatives. […] Dans le premier cas je saisis la chose du dehors ; dans le second je m’identifie à elle, je la vis, je la possède du dedans. […] Bien au contraire, « s’il existe un moyen de posséder une réalité absolument, au lieu de la connaître relativement, de se placer en elle au lieu d’en faire l’analyse, enfin de la saisir en dehors de toute expression, traduction ou représentation symbolique31 », la poésie symboliste est cela même. […] Ainsi le symboliste possède le secret d’enseigner les masses et de les élever au-dessus d’elles-mêmes.
Quand on voit renverser au nom de la démocratie une république qui possédait déjà à très-peu près le suffrage universel, on se demande ce qu’on peut vouloir y introduire de nouveau, et quel genre de progrès avouable il existe par-delà ?
De Pongerville On reconnaîtra que Lemercier possédait une partie des éminentes qualités du grand écrivain, mais qu’il lui manquait le sentiment exquis, le gout qui en dirige l’emploi ; il méconnut trop souvent la précision harmonieuse du langage, la beauté des formes qui donnent la vie et la durée aux créations idéales.
La poésie le possède tout entier.