Dans un charmant portrait, terre cuite, du sculpteur Le Moine, appartenant à notre excellent peintre Jadin, il m’est permis de voir, d’examiner en tous sens cet agréable et piquant visage : tout est riant, animé ; l’éclat du teint devait achever la grâce ; mais il y a ce nez dont il a déjà été plus d’une fois question, et qui inquiète ; on se demande comment il était : c’est un nez assez prononcé et qui, selon la remarque d’un fin physionomiste, promet déjà celui de Louis XVI. […] Ce que j’ai lu le plus en sa faveur est son Portrait par Senac de Meilhan, observateur fin et non suspect de partialité envers les dévots.
Tel, dans les portraits qu’il trace, se mire toujours un peu ; sous prétexte de peindre quelqu’un, c’est souvent un profil de lui-même qu’il cherche à saisir. […] Les portraits de Timon ont du relief et du trait, nous en convenons ; ils sautent aux yeux à travers la vitre.
Quoique les deux portraits qui suivent n’aient rien de littéraire, on s’est risqué à les glisser en ce volume ; et combien on serait heureux qu’ils n’y parussent pas trop déplacés, ni trop près de ces autres portraits de femmes, les auteurs de la Princesse de Clèves et de Valérie !
Ses courtisans, en lui montrant son image dans le faible et dur Idoménée, fléau de ses peuples, lui dirent « qu’il fallait être son ennemi pour avoir peint un pareil portrait. » On vit une satire sanglante des princes et du gouvernement dans les récits et dans les théories du païen. […] Ces portraits, composés ainsi dans le palais de Versailles, sous les auspices de la confiance que le roi avait placée dans le précepteur de son héritier, parurent une trahison domestique.