Plus vous étudierez les maîtres et les disciples venus après eux, — pater et juvenes patre digni , et plus vous trouverez qu’ils obéissent au même art poétique, où il est enseigné que la poésie est une imitation des actions, des paroles et des mœurs de nos semblables ; que cette imitation, pour être exacte et fidèle doit être conforme aux mœurs et aux usages des temps dont on parle, et que c’est justement dans la juste expression des caractères que les poètes font paraître cet art de l’imitation qui est un art si charmant, lorsqu’il est fidèle et complet ; même le mensonge est agréable s’il a les apparences de la vérité. […] Quant aux diverses parties de l’œuvre poétique, il vous sera facile de les reconnaître, à savoir : la proposition, le nœud, le dénouement, l’imprévu, la difficulté, le retard, la péripétie au moment où tout est perdu… où tout est sauvé. […] Ainsi moquons-nous de cette chicane, où ils veulent assujettir le goût du public ; ne consultons dans une comédie que l’effet qu’elle fait sur nous, laissons-nous aller, de bonne foi, aux choses qui nous prennent par les entrailles, et ne cherchons point de raisonnement pour nous empêcher d’avoir du plaisir. » Pendant tout cet acte de La Critique de l’École des femmes, Molière se raille à plaisir de ces raffinements mystérieux, comparant ces critiques, huches sur l’art poétique, à ces gourmets qui trouvant une sauce excellente, voudraient examiner si elle est bonne d’après les préceptes du Cuisinier français.
. — Que toute sa poétique est d’exciter « l’admiration », et qu’il y a réussi. — Analogie lointaine, mais certaine du genre des romans de La Calprenède avec ceux d’Alexandre Dumas. […] Dernières années de La Fontaine. — Admiration qu’excitent ses Fables ; — et pourquoi Boileau n’en a-t-il rien dit dans son Art poétique ? […] Robert, La Poétique de Racine, Paris, 1890 ; — F. […] 3º La Poétique de Racine. […] J., L’Art poétique de Boileau commenté par ses contemporains, Lille, 1888.
Parfois même ces considérations revêtent une forme poétique dont la séduction est enchanteresse. […] Il prend pour lieu de la scène ce qu’il y a de moins poétique au monde, une petite ville, et dans cette petite ville, une auberge. […] En un mot, c’est moins un poète que la plus étonnante machine poétique sortie des mains de la nature ; il n’y a en lui qu’un génie sans entrailles. […] » Parce qu’il avoue à plusieurs reprises que son tourment s’apaise dès qu’il en a tiré une conception poétique ! […] Nous y verrons des impressions fugitives réagir, parce qu’elles sont poétiques, sur une vie tout entière et en préparer les joies aussi bien que les déceptions.
Faute d’avoir pris ce parti, dans le second chant de son Art poétique, Boileau a sué pour trouver des transitions, et elles sont telles, qu’il vaudrait mieux qu’il n’y en eût pas.