le nécessaire social du peuple arabe y est complet, et si, comme on l’a ingénieusement et justement remarqué, le caractère du poème épique est de renfermer tous les éléments de la civilisation qu’il chante, un poète qui aurait le génie d’un tel poème n’aurait besoin, pour en faire un sur les Arabes, que de consulter les œuvres de Daumas. […] Quand nous lûmes pour la première fois les livres de Daumas sur les Arabes, nous éprouvâmes quelque chose que nous n’avions plus senti depuis les poèmes de Lord Byron et la publication des chants grecs de Fauriel.
Sylvie, c’est le poème du premier amour, le poème de l’éternel regret et du souvenir. Ce poème, Gérard de Nerval l’a écrit dans la langue la plus limpide et la plus pure. […] Plus d’un de ses poèmes, et non des moins beaux, les évoquent et les chantent. […] Aussi, rien n’est-il plus difficile que de faire la critique d’un poème. […] Je trouvai l’illustre auteur des Poèmes Barbares dans son cabinet de travail du boulevard Saint-Michel.
Je revois souvent en ma pensée sa noble et hautaine figure, quand je relis ses poèmes dans les précieux exemplaires qui portent sa signature et qui ont appartenu à José-Maria de Heredia. Ce fut à lui que l’auteur des Poèmes barbares légua son épée d’académicien. […] Je venais de publier un de mes premiers recueils de vers : Les Poèmes anciens et romanesques. […] Cependant, sur ce dernier point, nous avons un indice curieux que nous donnent les Poèmes en Prose. […] J’en citerai pour exemple : Une Mort héroïque, Portraits de Maîtresses, Mademoiselle Bistouri, Mais, « contes » ou « poèmes », les Petits Poèmes en Prose sont d’une rare, précise et originale perfection.
L’ouverture faisait scintiller comme un prélude ses premières notes : une ouverture, c’est plus qu’une préface en musique, c’est une exposition ; c’est plus qu’une exposition, c’est un résumé ; c’est plus qu’un résumé, c’est comme un écho anticipé de toutes les mélodies éparses dans le poème, et qui en jette çà et là d’avance dans l’oreille les souvenirs ou les pressentiments. […] Paësiello, le grand compositeur napolitain, emprunte à Casti ses poèmes ; d’Aponte échoue dans sa première tentative théâtrale, sur la musique de Salieri. […] Laissons d’Aponte, qui ne nous révèle que des anecdotes ; prenons Scudo, qui nous révèle deux mondes superposés dans la partition de Don Juan : le monde des passions dans le poème, le monde des saintetés dans la musique ; la nature corruptrice et corrompue en bas, la nature surnaturelle et incorruptible en haut. […] C’est là, dans une chambre bien éclairée, ayant sous ses fenêtres l’aspect réjouissant des beaux vignobles de Kosohirz chargés de fruits, de parfums et de feuilles jaunissantes, où venaient expirer les rayons mélancoliques du soleil d’automne ; c’est là que Mozart a terminé le poème où gémit encore son âme immortelle. […] Si l’on considère le poème de Don Juan sans y chercher une pensée plus profonde, si l’on ne s’attache qu’au drame, on doit à peine comprendre que Mozart ait pensé et composé sur un thème si léger une telle musique.