Leurs œuvres procurent quelques heures d’un sale plaisir, mais ne passionnent pas et meurent bientôt dans la solitude. […] Zola, et celui-ci, peu habitué alors à l’admiration, accorda avec plaisir la permission demandée M.
Même lorsqu’il rattache ces états au moi qui les subit, le philosophe anglais tient à établir encore des distinctions tranchées : « Le conflit a lieu… entre moi qui désire un plaisir et moi qui crains les remords 35. » De son côté, M. […] Il y met en balance les plaisirs et les peines, comme autant de termes auxquels on pourrait attribuer, au moins par abstraction, une existence propre.
Comme la philosophie, la poésie, plaisir désintéressé, s’essaye à rétablir entre toutes les données de tous les sens cette continuité que les exigences pratiques, pressées dans leur fin à réaliser et simplificatrices, ont rompu. […] Si donc je me suis offert le plaisir de condenser quelques principes, c’est sans doute que je les ai découverts épars et comme flottants dans l’air.
Nul ne s’apercevait, devant une masse délicatement allégée, et d’apparence si simple, d’être conduit à une sorte de bonheur par des courbures insensibles, par des inflexions infimes et toutes puissantes ; et par ces profondes combinaisons du régulier et de l’irrégulier qu’il avait introduites et cachées, et rendues aussi impérieuses qu’elles étaient indéfinissables ; elles faisaient le mouvant spectateur, docile à leur présence invisible, passer de vision à vision, et de grands silences au murmure du plaisir, à mesure qu’il s’avançait, se reculait, se rapprochait encore, et qu’il errait dans le rayon de l’œuvre, mû par elle-même, et le jouet de la seule admiration. […] Palme, sur lequel se terminent Charmes, fait sur la page, comme en son ordre l’architecture du Cantique des Colonnes, une ascension souple, aisée, musicale, fluide en l’or du rythme ainsi qu’en la lumière du désert, une représentation visuelle d’une palme parfaite qui croit, et qui nous mène au plus pur d’un fruit, au plus fin du plaisir poétique. […] C’est par exemple chez nous le cas de Boileau, dont la place considérable est maintenue par la critique soucieuse de construire un ensemble, plus que par le public désireux du seul plaisir poétique.