S’y plairait-il ? penserait-il y plaire ? […] Tenez, mettez-vous là, écrivez. » — L’abbé se met en devoir d’écrire ; Piron commence : Cet écrivain fameux par cent libelles… L’abbé : « Libelles, libelles, cela vous plaît à dire. » — « Vous savez, nous autres poètes… il y a des nécessités de rime. » — Il continue : Croit que sa plume est la lance d’Argail. […] Que vous plaît-il ?
M. de Salvandy (et c’est un côté par lequel nous nous plaisons à le louer) lui avait donné là-dessus carte blanche. […] Il se plaisait à vérifier avec lui ce qu’il faut seulement y chercher, le premier aspect, « l’apparence pittoresque, sinon la réalité essentielle des choses », le premier essai largement jeté de la ligne ou de la couleur. […] Eh bien, je comprends tout, presque tout, maintenant que j’ai retrouvé Shakespeare et le public de Shakespeare, le poète et l’acteur aux prises avec cette populace turbulente, capricieuse, à laquelle il faut plaire, qu’il faut faire taire, faire rire et faire pleurer. […] C’est devenu quasi une mauvaise note que de plaire.
Né à Caen en 1555, le premier né de neuf enfants, fils de noble homme François Malherbe, sieur Digny, d’un conseiller au Présidial de Caen (et non au Parlement de Normandie, comme il aimait à le faire croire quand il était en Provence ; les poètes se plaisent à agrandir les choses), il se piquait de descendre de très ancienne noblesse. […] Ne savez-vous pas que la diversité des opinions est aussi naturelle que la différence des visages, et que vouloir que ce qui nous plaît ou déplaît plaise ou déplaise à tout le monde, c’est passer des limites où il semble que Dieu même ait commandé à sa toute-puissance de s’arrêter ? […] Le Temps aux plus belles choses Se plaît à faire un affront, Et saura faner vos roses Comme il a ridé mon front…..
Cette tiédeur d’opinion, cette paresse et presque cette peur de penser, du moment qu’il s’en rendit compte, devint une des antipathies du jeune homme et l’ennemi principal qu’il se plut tout d’abord à harceler. […] Il se plaisait à traduire pour s’exercer au style ; la forme le préoccupait plus que le fond, et il se sentait même une sorte de prévention contre la pensée et les systèmes. […] Guizot, dont il se plaît à dire qu’aucun esprit n’a plus agi sur le sien, M. de Rémusat garda, comme on peut croire, sa propre originalité. […] La prohibition ne servait, en effet, que l’ordre établi, dont on commençait à se soucier très-peu ; la liberté plaisait à la bonne compagnie, la première puissance de cette époque.