Ce sera dommage, car la phrase est jolie ; mais la vérité regagnera ce qu’y perdra la rhétorique. […] Le Petit aurait bien fait de s’en tenir à la description bibliographique du livre, et notamment de garder pour lui quelques phrases trop extraordinaires. […] Les grands mots et les phrases n’y sauraient rien faire, que de prouver peut-être combien la critique a raison dans son indifférence. « Tu te fâches, donc tu as tort ! […] Buffon a la parole ample, il a le geste large, il ramène dans la prose française cette phrase majestueuse que Voltaire avait remplacée par sa phrase alerte et court-vêtue, Montesquieu par sa phrase sentencieuse, énigmatique et saccadée, mais également brève ; et c’est ce qu’on peut ne pas aimer, mais non toutefois lui reprocher. […] On dit alors d’une phrase qu’elle est bien construite et d’un livre que le plan en est bien conçu.
Le spirituel blagueur le remerciait par cette phrase : « Merci, docteur, je ne tiens pas à jouir de la douleur des autres ! […] » Il donne de tristes détails sur le gaspillage, sur la malhonnêteté générale de l’endroit, signalée par cette phrase qui revient dans sa conversation, comme un refrain : « Vous savez, là-bas, il se gagne une maladie, qui fait voir les choses sous un autre angle qu’en Europe… ça s’appelle la soudanite. » Et la soudanite ferait faire de vilaines et féroces choses. […] L’une, la mère, très exubérante, très grande parleuse, l’autre une concise, mais formulant des phrases, dans lesquelles était condensée toute l’exagération de la parole méridionale. […] Là-dessus, le voilà qui me lit dans un cahier manuscrit, son livre tout plein de Dieu, dans lequel il est devenu un métaphysicien, disant des choses plus élevées, que dans ses autres livres, et où il cite cette originale phrase de l’Allemand Bohme : « La matière est comme le portrait d’une personne absente. » Vendredi 8 juillet Seconde pose pour un médaillon, qu’exécute d’après moi, Alexandre Charpentier. […] le matin du déjeuner, elle arrivait, l’album dans les bras, et me le mettait dans les mains, avec cette phrase : « Décidément, je me porte trop bien, je vous ferais trop attendre !
Cette fois, la séparation fut complète, mais on peut voir par la dernière phrase de Victor Hugo que son amitié pour Sainte-Beuve était vivace. […] » — Je vous en prie, expliquez-moi cette phrase. […] C’est d’autant plus dommage que celui qui a écrit ceci a certainement du talent : j’avais renoncé à le lire jusqu’au bout, rebuté par la première phrase, et, quand je l’ai repris, j’en ai été fort aise. Seulement, il y a toujours cette phrase que je ne comprends pas : “Il y a ceux dont la clameur…” » Tolstoï est visiblement poursuivi par la fameuse phrase. […] Je n’ai fait que répéter vôtre phrase », Lui : « Si, je vous prie donner la leçon, en causant avec moi. » Et je l’ai donnée.
Chacun de leurs petits vers est une acclamation, et sort comme un grondement ; leurs puissantes poitrines se soulèvent avec un frémissement de colère ou d’enthousiasme, et une phrase, un mot obscur, véhément, malgré eux, tout d’un coup, leur vient aux lèvres. […] Chez lui, la phrase se retourne et se renverse, il crie le mot vivant qui lui vient, au moment où il lui vient ; il saute d’une idée dans une idée lointaine. […] Il récrit le texte pour l’approprier à leur intelligence ; les jolis vers de Boëce, un peu prétentieux, travaillés, élégants, peuplés de souvenirs classiques, d’un style raffiné et serré, digne de Sénèque, se changent en une prose naïve, longue, traînante, et pourtant hachée, semblable à un conte de fées qu’une nourrice fait à un enfant, expliquant tout, recommençant et brisant les phrases, tournant dix fois autour d’un détail, tant il faut descendre pour se mettre au niveau de cet esprit tout neuf, qui n’a jamais pensé et ne sait rien70. […] Alcuin, dans les dialogues qu’il compose pour le fils de Charlemagne, emploie en manière de formules les petites phrases poétiques et hardies qui pullulent dans la poésie nationale