Les littérateurs, par exemple, aperçurent que les mots, en outre de leur signification notionnelle précise, avaient revêtu, pour l’oreille, des sonorités spéciales, et que les syllabes étaient devenues des notes musicales, et aussi les rythmes de la phrase.
Gérard d’Houville a une égale horreur des complications de thèses et des phrases alambiquées.
D’où vient le comique de cette phrase d’oraison funèbre, citée par un philosophe allemand : « Il était vertueux et tout rond » ?
En phrases d’une admirable harmonie, il déplora de n’avoir point coulé ses jours dans cette cité du droit politique et de l’austère vertu. […] Et avec une chute moins essoufflée la phrase serait du Chateaubriand. […] Mais sentons aussi ce qui jette tant de chaleur et de magnificence sur l’essence infecte de telles phrases : la jeunesse et l’art. […] Sous les insupportables phrases de René, il y a une âme réelle et une destinée vécue, âme un peu exaspérante, mais assez magnifique, destinée qui a vraiment fatigué la gloire, l’amour et la volupté. Or cette âme, ôtez René, et gardez les phrases.