Passons-lui donc d’avoir présenté la force comme la mesure de la grandeur des dieux ; laissons Jupiter démontrer, par la force avec laquelle il enlèverait la grande chaîne de la fable, qu’il est le roi des dieux et des hommes ; laissons Diomède, secondé par Minerve, blesser Vénus et Mars ; la chose n’a rien d’invraisemblable dans un pareil système ; laissons Minerve, dans le combat des dieux, dépouiller Vénus et frapper Mars d’un coup de pierre, ce qui peut faire juger si elle était la déesse de la philosophie dans la croyance vulgaire ; passons encore au poète de nous avoir rappelé fidèlement l’usage d’empoisonner les flèches 83, comme le fait le héros de l’Odyssée, qui va exprès à Éphyre pour y trouver des herbes vénéneuses ; l’usage enfin de ne point ensevelir les ennemis tués dans les combats, mais de les laisser pour être la pâture des chiens et des vautours. […] Admettons cependant qu’Homère a été forcé de les choisir ainsi pour se faire mieux entendre du vulgaire, alors si farouche et si sauvage ; cependant le bonheur même de ces comparaisons, leur mérite incomparable, n’indique pas certainement un esprit adouci et humanisé par la philosophie.
Géométrique, la philosophie de Descartes a fondé le rationalisme : et la philosophie moderne est rationaliste. […] Mais aussi la philosophie de M. […] Et qu’est-ce, à présent, que la philosophie ? […] Concluez ; et méfiez-vous, notamment, de la philosophie. […] Mais toute vie, réelle ou inventée, contient une philosophie.
La philosophie de M. […] La philosophie de M. […] Il a médité les philosophies, rêvé les romans qu’un prince pouvait méditer et rêver. […] La philosophie de M. […] La philosophie de M.
En effet, après tant de travaux de la philosophie matérialiste, qui pourrait nier que chacun de nous n’apporte en naissant des déterminations, des penchants, des facultés diverses ? […] C’est Shakespearee qui conduit le chœur des poètes, Shakespeare qui conçut le doute dans son sein bien avant la philosophie. […] Et la France, après avoir produit et répandu sur l’Europe la philosophie du doute, la poésie du doute lui était bien due, quelque douloureuse qu’elle fût. […] Quand les hommes commencent à douter de ce qu’ils ont cru, quand ils détruisent ce qu’ils avaient élevé, ce travail s’appelle philosophie. […] Les philosophies détruisent les solutions incomplètes adoptées par l’Humanité, et cette œuvre importante prépare les religions qui doivent leur succéder et les ensevelir.