Un peuple ne dépérit pas ainsi… S’il prévient, au contraire, la décadence par le travail continu des esprits, par le sentiment élevé du devoir, par quelque grandeur dans la vie publique, il ne subit pas la loi du temps et il peut compter indéfiniment sur de nouveaux âges virils. » Villemain, évidemment, a trop l’expérience de la vie pour croire à cette plaisanterie de jeunesses successives. […] Tenté par le sujet de Pindare, auquel il a rattaché la question de la poésie lyrique chez tous les peuples, Villemain, qui a manqué cette svelte chose qu’on appelle un essai en littérature, l’aura-t-il manquée glorieusement parce qu’il a fait davantage, parce que, de renseignement, de doctrine et d’aperçu, il nous aura donné un livre à fond, un traité complet sur Pindare et la poésie lyrique ? […] Ces six cents pages ne sont pas même le tour de force sur le vent que nous attendions d’un si grand artiste en vide que Villemain ; car, au bout de quelques haleines, il clôt, épuisé, la dissertation sur Pindare, et se met à pourchasser la poésie lyrique partout où elle s’est montrée dans la littérature des peuples, afin de nous prouver (dit-il) qu’elle fut toujours en harmonie avec l’élévation morale et religieuse des nations ! […] » toast régicide, puisqu’il déplaçait et transportait du roi au peuple la Majesté !
Le peuple apprend là une sorte d’histoire fantasmagorique comme celle de Napoléon au cirque de Franconi.
Nous naissons tous sujets d’une double Puissance ; Chaque Peuple a son Culte, & chaque Etat ses Loix : Malgré l’audace impie & l’aveugle licence, Respectons les Autels, obéissons aux Loix.
Il viendra, accompagné de tout son peuple, et tu pourras faire d’eux tout ce qu’il te plaira ».