L’une, musique des sons, cherche les passions sensibles et les soulève ; l’autre, qui est la musique de l’esprit, anime les idées et les passionne jusqu’à nous les rendre personnelles et nous en donner l’émotion. […] Dans Bottom, pas ombre de satire, ou de rancune personnelle. […] Quelque mépris qu’on ait pour l’ordre social présent et ses soutiens, on ne saurait accepter l’oubli où persiste de demeurer ce chercheur d’inconnu, que comme une injure personnelle à l’Intelligence. […] L’intelligente sollicitude de Charlemagne avait déjà, par l’intérêt personnel qu’il témoignait aux lettres et à l’art du livre, fait prospérer ce métier monastique. […] Cari Sternheimbp avait fait jouer une dizaine de pièces satiriques et sociales, avant de se mettre à écrire de petites nouvelles d’un genre tout personnel.
Que l’homme, isolément, se consulte lui-même ; « que chacun, dans sa loi, cherche en paix la lumière » ; que chacun interroge l’oracle personnel, l’être spirituel qui parle en lui. — Mais lequel ? […] N’ayant point d’inspiration personnelle, ils s’en sont fait une avec les objets de leurs premières admirations et de leurs premières études, et cette influence, chez eux, persiste longtemps. […] Plus de liberté. — Il ne nommera même pas les juges, car il ferait des juges des instruments, et de la justice un système de récompenses ou de vengeances personnelles. […] A quoi serviraient-ils qu’à être des obstacles au gouvernement personnel, sans profit appréciable pour un homme comme M. de Voltaire ; et dès lors que signifient-ils ? […] Voltaire, extrêmement personnel, est anthropomorphiste essentiellement.
Mais mon peu d’inclination à réveiller, dans mon intérêt personnel, des querelles mortes, de trop justes scrupules de goût sur des écrits de ma jeunesse, m’en avaient fait abandonner le projet. […] C’est l’écueil de la poésie rêveuse et personnelle, et c’est celui dont le poète se garde le moins. […] Mais, outre que ce dessein allait mal à un homme si jeune, M. de Musset aurait pu, en définitive, en être la dupe ; car, imitant de mauvaises choses, il s’exposait à ce qu’on lui en fit une faute personnelle. […] Le poète en parle à son foyer comme d’un ennemi personnel ; la femme du poète en parle à ses enfants comme du loup ou du revenant. […] À quoi donc se réduisent les attaques qui pourraient s’appeler personnelles ?
Dans ces sortes de portraits personnels on ne se donne jamais trop de désavantages, même lorsqu’on a l’air de se dire des vérités. […] Il y avait tout à côté des réparations cependant et des hommages : « Celui, disait-il, qui a été aimé d’une femme sensible, douce, spirituelle et douée de sens actifs, a goûté ce que la vie peut offrir de plus délicieux. » Il avait dit encore (car M. de Meilhan n’oublie jamais ce qui est des sens) : « Un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes d’un sexe différent, et qui ont, je ne dis pas de l’amour, mais du goût l’une pour l’autre, établit une confiance, un abandon, un tendre intérêt que la plus vive amitié ne fait pas éprouver après dix ans de durée. » Tout cela aurait dû lui faire trouver grâce, d’autant plus qu’il flattait les hommes moins encore que les femmes : « La femme, remarquait-il, est bien moins personnelle que l’homme, elle parle moins d’elle que de son amant : l’homme parle plus de lui que de son amour, et plus de son amour que de sa maîtresse. » — (Dans l’édition de 1789, l’auteur, en corrigeant, a supprimé çà et là quelques jolis traits.)