Tant de titres pour figurer dans la République des Lettres, ne sont-ils pas propres à prouver que Thomas Corneille peut exister par lui-même, & ne rien perdre par la célébrité de son frere ?
Parmi ses Ouvrages perdus, ceux qu’on doit regretter davantage, sont une Epître à Bayle, qui, dit-on, étoit bien faite, & un Poëme de deux mille Vers sur les Campagnes de Charles XII, dont les fragmens qui nous restent donnent la plus haute idée.
Après avoir débuté par des Héroïdes aussi fades que langoureuses, il s’est jeté, depuis quelque temps, à corps perdu, dans la composition des Drames, autres Productions de la même espece.
On pardonnera sans peine au Cardinal de Polignac de légers défauts dans le style, en faveur de la solidité de ses pensées & de la droiture de ses intentions : mais les Ecrivains téméraires de notre Siecle sont assurés de perdre le mérite de leurs expressions, par le mépris qu’on aura pour leurs pensées & leurs sentimens.