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1605. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

Va-t-il penser ? […] Et je commençai alors à penser en moi-même : Eh quoi ! […] Volney porte jusque dans l’étude des faits un peu de ce dédain qu’ont les hommes qui pensent pour ceux qui racontent.

1606. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Des hommes qui penseraient comme lui ne formeraient qu’une anarchie.  » Ma coutume est d’écrire sur la marge de mes livres ce que je pense d’eux : vous verrez, quand vous daignerez venir à Ferney, les marges du Christianisme dévoilé chargées de remarques, qui prouvent que l’auteur s’est trompé sur les faits les plus essentiels. » (Correspondance gén. […] Peut-être objectera-t-on que les anciens avaient raison de regarder la poésie descriptive comme l’objet accessoire, et non comme l’objet principal du tableau ; je le pense aussi, et l’on a fait de nos jours un étrange abus du genre descriptif ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est un moyen de plus entre nos mains, et qu’il a étendu la sphère des images poétiques, sans nous priver de la peinture des mœurs et des passions, telle qu’elle existait pour les anciens.

1607. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Tout le monde jugea avec le conseur que l’auteur des Entretiens avoit eu beaucoup plus de soin des paroles que des choses ; & un plaisant dit à cette occasion, qu’il ne manquoit au Pere Bouhours pour écrire parfaitement que de savoir penser. Mais s’il ignoroit l’art de penser, il apprit du moins à bien des gens à parler purement. […] “On ne peut assez admirer, dit l’Abbé Goujet, la complaisance que l’auteur a eu de s’humaniser avec le plus bas peuple, pour s’enrichir de ses façons de parler & de penser ; & d’employer ses veilles à puiser tout ce qu’il y a de plus libre dans les ouvrages qui sont réprouvés de quiconque n’a pas encore perdu toute pudeur.

1608. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « V. M. Amédée Thierry » pp. 111-139

Ce que pensait Attila, le rôle des dieux qui tombaient, celui du Dieu qui s’élevait, la défiance créée entre Rome et Constantinople par l’érection de cette dernière en siège de l’Empire, le travail intérieur du Christianisme parmi ces peuples, à la faveur d’une mission qui courait comme la foudre, soit souterrainement, soit en plein jour, rien de tout cela, qui était l’important dans une telle histoire, ne se trouve dans l’ouvrage de M.  […] Homme-châtiment et excès tout ensemble, dont l’immoralité épouvantable va faire payer au monde une autre et non moins épouvantable immoralité, il fait penser que Dieu guérit les vices des nations en les écrasant sous des vices semblables, comme on guérit de la blessure du scorpion en l’écrasant sur sa morsure ! […] Amédée Thierry a-t-il voulu, tout en réclamant pour son livre l’originalité de son sujet, faire penser à la gloire fraternelle et en bénéficier cette fois encore, en glissant ce reflet perdu d’un livre célèbre sur le sien ?

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