De la vivacité dans le génie, de la facilité dans l'expression, de la hardiesse dans les pensées, mais très-souvent un défaut de goût & d'exactitude dans le style ; voilà le caractere de ce Poëte, que ses aventures fâcheuses ont rendu aussi célebre que ses Ouvrages. […] Cette Piece n'est, dans le fond, qu'un amas de pensées boursoufflées, d'allusions froides & puériles, telles que celle-ci, où, en parlant du poignard de Pyrame, il dit : Le voilà, ce poignard, qui du sang de son Maître S'est souillé lâchement ; il en rougit, le traître.
La pensée échappe toujours à qui tente de l’étouffer. […] « Rien ne dompte la conscience de l’homme, car la conscience de l’homme, c’est la pensée de Dieu.
Le volume suivant contiendra les mémoires historiques sur Louis XII, François Ier, et le Mémoire sur la société polie qui, dans la pensée de l’auteur, n’en était que la continuation et le couronnement. […] Durant ces premières luttes avec son père sur la profession d’avocat qu’il n’embrassa jamais que provisoirement, il a décrit l’intérieur de son âme et de ses pensées, et a tracé comme sa biographie morale dans des lettres à un beau-frère, M. […] Je vis que ce qu’on y appelait utile n’était autre chose qu’une influence étroite et précaire sur quelques objets la plupart minutieux, influence qui tirait son principe du sein des abus mêmes ; je répugnai dans cette pensée à des engagements irrévocables dans de pareilles voies. […] Il resta pur de toute pensée et de toute ambition factieuse. […] En général, il ne condense pas et ne grave pas de la sorte sa pensée : mais cette fois la vivacité de l’impression, l’effroi des souvenirs, et aussi cette forte idée de Hobbes, lue et méditée auparavant dans la retraite, et se résumant en un style concis, ont servi à l’inspirer.
Nul bruit en ces lieux, aucun du moins qui empêche la pensée. […] Le Savoir habite les têtes remplies des pensées d’autrui ; la Sagesse, un esprit attentif aux siennes… Le Savoir est fier d’avoir tant appris ; la Sagesse est humble de sentir qu’elle n’en sait pas davantage. Il n’est pas rare que les livres soient un talisman et comme un grimoire magique à l’aide desquels d’habiles esprits, subtils enchanteurs, tiennent asservie une foule sans pensée. […] Là, la Sagesse et la Vérité, non effarouchées comme dans le monde, et non plus à conquérir par de lentes poursuites, se saisissent du premier coup de la pensée errante et la fixent uniquement24. […] Cette pièce est empreinte de sa manière la plus vigoureuse, avec ses qualités et ses défauts ; elle a de l’inégalité de style, de la complication de pensée, mais de la grandeur, et elle décèle, dans ce poète qui ne passe que pour celui des régions moyennes, un disciple énergique de Milton.