/ 2391
1276. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

A peine versé, le sang maternel dégrise un moment Néron. […] A peine vaincue, cette première invasion en démasque une autre. […] Elle savait si peu leur langue, qu’elle ne les entendoit et qu’elle ne leur répondoit qu’avec peine. […] A peine distingue-t-on, dans les musées, le Génie Funèbre du Génie du Sommeil. […] A peine a-t-il conscience de son être.

1277. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Ses domestiques sont châtiés comme des moujiks, et, dans chaque remise, il y a un chevalet à cet usage, « sans préjudice de peines plus graves », probablement la bastonnade et le reste. […] Je n’en ai pas encore vu un s’échauffer contre un soldat-paysan, et j’ai vu en même temps un air de respect filial de la part de ces derniers… C’est le paradis terrestre pour les mœurs, la simplicité, la vraie grandeur patriarcale : des paysans dont l’attitude devant les seigneurs est celle d’un fils tendre devant son père, des seigneurs qui ne parlent à ces paysans dans leur langage grossier et rude que d’un air bon et riant ; on voit un amour réciproque entre les maîtres et les serviteurs »  Plus au sud, dans le Bocage, pays tout agricole et sans routes, où les dames voyagent à cheval et dans des voitures à bœufs, où le seigneur n’a pas de fermiers, mais vingt-cinq à trente petits métayers avec lesquels il partage, la primauté des grands ne fait point de peine aux petits. […] D’ailleurs la familiarité engendre la sympathie ; on ne peut guère rester froid devant l’angoisse d’un pauvre homme, à qui, depuis vingt ans, l’on dit bonjour en passant, dont on sait la vie, qui n’est pas pour l’imagination une unité abstraite, un chiffre de statistique, mais une âme en peine et un corps souffrant. — D’autant plus que, depuis les écrits de Rousseau et des économistes, un souffle d’humanité chaque jour plus fort, plus pénétrant, plus universel, est venu attendrir les cœurs.

1278. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Ma mère céda sans peine aux instances de madame Récamier pour qu’elle assistât, avec ses filles et avec moi, à l’ovation de M. de Chateaubriand, le jour de la lecture du Moïse. […] XXV M. de Chateaubriand, impatienté et humilié d’entendre ânonner ses vers par un lecteur qui avait peine à les lire, arracha, à la fin, le manuscrit des mains du grand acteur et voulut lire lui-même. […]   Le lendemain de cet entretien avec le premier ministre, j’en eus un autre avec le roi lui-même ; il m’avait fait appeler ; il fît les derniers efforts pour me rattacher à son gouvernement ; j’eus de la peine à résister pendant trois heures à son éloquence, à ses caresses, même à ses larmes.

1279. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

J’eus, en effet, beaucoup de peine à franchir la frontière du royaume. […] La peine de mort, supprimée par ce prince, n’avait été rétablie que pour la forme par l’administration française sous Napoléon ; l’échafaud ne s’était jamais relevé sous le régime grand-ducal ; la Toscane était l’oasis de l’Europe. […] Il était parvenu sans peine à tourner, en faveur de la comtesse d’Albany, la faveur passionnée de l’opinion de la société en Toscane.

/ 2391