Sept ans arrivent : il sent, il se souvient, il peut peindre son enfance. […] Le troisième nous transporte au haut d’une maison dont la façade est peinte en couleur bleu de ciel ; dans sa petite chambre, sous la tuile, Jasmin, qui n’est qu’apprenti encore, à la lueur d’une lampe dont le reflet se joue aux feuilles du tilleul voisin (toujours de gaies images), Jasmin passe une partie de ses nuits à lire, à rêver, à versifier déjà.
Je n’admettrai jamais qu’en poésie (autrement qu’une fois par hasard et comme tour de force) on se mette à peindre des pots cassés, des chaudrons, ou, si vous voulez, des porcelaines, uniquement pour le plaisir de les peindre.
Tantôt chez un auteur j’adopte une pensée, Mais qui revêt chez moi, souvent entrelacée, Mes images, mes tours, jeune et frais ornement ; Tantôt je ne retiens que les mots seulement ; J’en détourne le sens, et l’art sait les contraindre Vers des objets nouveaux qu’ils s’étonnent de peindre. […] Qu’un jeune homme, agité d’une flamme inconnue, S’écrie aux doux tableaux de ma muse ingénue : « Ce poëte amoureux qui me connaît si bien, Quand il a peint son cœur, avait lu dans le mien. » Voilà le vœu d’André Chénier exprimé en toute occasion : joignez-y celui d’être agréable et cher aux initiés des Muses : il ne demandait pas plus, et le sort, après bien des injures cruelles, l’a enfin tardivement exaucé.
Mme de Sévigné, à son tour, aimait beaucoup les champs ; elle allait faire de longs séjours à Livry chez l’abbé de Coulanges, ou à sa terre des Rochers en Bretagne ; et il est piquant de connaître sous quels traits elle a vu et a peint la nature. […] » Et comme elle nous peint encore le triomphe du mois de mai, quand le rossignol, le coucou, la fauvette, ouvrent le printemps dans nos forêts !