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2309. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Le voyageur qui obéissait à cet itinéraire parcourait les cinq satrapies du pays des Philistins, visitait les peuples charmeurs de serpents et suceurs de plaies, les Psylles, allait boire au torrent Bosor qui marque la frontière de l’Arabie déserte, puis touchait et maniait le carcan de bronze d’Andromède encore scellé au roche de Joppé.

2310. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IX : Insuffisance des documents géologiques »

Le plus habile des géologues, s’il n’eût connu que ces vastes étendues de territoire, n’aurait jamais soupçonné que, pendant ces mêmes périodes complétement stériles pour son propre pays, d’énormes assises de sédiment, renfermant des formes organiques nouvelles et toutes spéciales, s’accumulaient autre part.

2311. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

L’auteur de cette œuvre sans nom est d’ailleurs en son pays ce qu’on appelle une célébrité ; nous savons déjà qu’il s’appelle M.  […] À la voir, ainsi parée à la mode de son pays, la dentelle mêlée à la soie, le corail mêlé aux diamants, on eût dit une apparition de l’ancienne Espagne, quand toutes les Espagnes frémissantes battaient des mains à ce fier gentilhomme, à cet ardent amoureux, à cet impétueux duelliste, à ce chercheur d’aventures amoureuses, à ce damné Don Juan.

2312. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Mon devoir est donc d’essayer de rendre une âme à ce pays qui est le mien. […] Aimer son pays c’est donc désirer l’éternité d’une certaine façon, et ce désir, comme tout à l’heure le précédent, s’accompagne de dévouement et de sacrifice. […] Les disciples qui ne songeaient nullement par eux-mêmes à chercher la connaissance et qui n’ont pas commencé par être disciples d’eux-mêmes, ne laisseraient pas de haïr leurs maîtres, se souvenant d’eux surtout comme de gens qui les ont violentés, un peu torturés et entraînés par autorité dans un pays qu’ils n’avaient pas envie de connaître et qui n’était pas fait pour leur façon de respirer. […] Ici les hommes sont d’un caractère bizarre et emporté, à cause des vents de toute espèce et des chaleurs excessives qui règnent dans le pays qu’ils habitent ; ailleurs, c’est la surabondance des eaux qui produit les mêmes effets ; ailleurs encore, c’est la nature des aliments que fournit la terre, aliments qui n’influent pas seulement sur le corps pour le fortifier ou l’affaiblir, mais aussi sur l’âme pour y produire les mêmes effets. […] On pourra dire que bien longtemps et dans beaucoup de pays encore à présent la foule, quoique étant le nombre et par conséquent la force, s’est laissée conduire et même opprimer par « les grands », à tel point que cela semble d’ordre naturel.

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