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921. (1868) Alexandre Pouchkine pp. 1-34

Byron, abandonnant pour un moment les passions violentes, a préludé à son Don Juan par le charmant poème de Beppo, si plein d’english humour, et en même temps si vrai dans la peinture des mœurs italiennes. […] Peignez les vices, les faiblesses, les passions des hommes, on vous accusera de vouloir pervertir vos contemporains. […] Il y a mainte passion dont l’étude est interdite ; l’amour, par exemple, qui est souvent immoral. […] Après bien des hésitations, bien des tourments, la passion l’emporte et Tatiana écrit à Onéguine pour lui avouer son amour.

922. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

De cette passion la sensible peinture Est pour aller au cœur la route la plus sûre. […] En même temps, dans la vie privée, elles sautent sans hésiter par-dessus les barrières accoutumées ; elles courent les rues et les grandes routes en masque, en habits de cavalier ; elles se moquent de leurs maris et du mariage ; elles ont des toilettes tapageuses, un langage gaillard, des manières hardies, des passions débridées ; on en voit qui se battent, boivent et sacrent comme des soudards. […] Damis, lui, comprend que la passion amoureuse convient mieux à la jeunesse qu’à la vieillesse, et non seulement il se retire de bonne grâce, mais il demande lui-même pour son fils la main de la jeune fille. […] Il ne possède plus rien, que des créanciers qui sont de deux espèces : « Les uns ne savent pas qu’il leur doit ; les autres le savent et le sauront longtemps. » Il va dès lors au hasard, gardant pour l’argent, surtout pour l’argent jaune, une passion qui n’est pas payée de retour ; sa poche n’est qu’une auberge où les écus passent et ne séjournent pas.

923. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

Il sent sa faiblesse, il a conscience de sa déraison ; mais la passion l’emporte, et il cède avec de nobles rougeurs. […] Le rire sonore et franc de la gaieté de Molière alterne, dans ce drame romanesque, avec la passion lyrique de la poésie moderne ; il rajeunit de sa jeunesse les types et les costumes du vieux théâtre. […] Nous n’aimons pas qu’un poète se prenne à railler la passion, l’idéal, la rêverie, la nature, et se moque du clair de lune et des soirs d’été. […] La passion ose à peine élever la voix devant elle, et son amour ne fait pas plus de bruit, sous la pudeur rigide et taciturne dont elle le couvre, que le battement d’un cœur à travers une armure.

924. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre VIII »

Tout à l’heure, il déclarait à la baronne un amour en flammes ; d’un jour à l’autre, cette grande passion s’éteint comme un feu de paille, et se rallume à la tignasse flamboyante d’une femme qu’il voit passer dans la rue. […] Caverlet, homme de cœur et d’honneur, qui s’est pris pour elle d’une passion profonde. […] Et puis cet air de passion follement ardente n’est plus dans la voix de deux amants sur le retour, mûris dans l’habitude d’une liaison prolongée. […] Mais Léopold devine l’amour que cache aussi ce refus, il la pousse doucement dans les bras de Bernard, dont le cœur, fermé par la piété filiale, contenait la passion profonde que Marie Letellier lui a inspirée.

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