/ 1939
663. (1912) L’art de lire « Chapitre XI. Épilogue »

Il avait été attiré à Paris pour deux raisons : parce que, disait-il, c’est la seule ville où la vie intellectuelle et artistique soit à très bon marché ; et parce que c’est la seule ville où l’on vous permette de ne pas appartenir à un parti politique ; et parce que, en conséquence, Paris est la ville des pauvres et des gens tranquilles.

664. (1908) Après le naturalisme

La Révolution des Encyclopédistes et la Révolution des partis. […] La faute de la Révolution des partis, si sanglante et si malheureuse, en revient tout entière aux hommes tels qu’ils étaient alors, ambitieux, convoiteurs et passionnels — et tels qu’ils sont encore actuellement. […] La littérature sociale était née et par littérature sociale, il nous faut bien constater qu’on entendait une littérature mise au service d’un parti politique, du parti socialiste, représentatif par excellence des couches les plus pauvres et les plus turbulentes aussi et dont l’objectif est la destruction de la société présente. […] Mais point, là est la différence, le bien de certains contre les autres, point le triomphe d’un parti sur ses adversaires. […] D’ailleurs la littérature ne doit pas suivre un parti, mais les inspirer tous au contraire ou plutôt en faire surgir d’autres que ceux-là qui si déplorablement nous gouvernent, et les doter d’une honnêteté et d’une efficacité plus grandes.

665. (1848) Études critiques (1844-1848) pp. 8-146

Enfin, placé entre le mépris de Modeste et la crainte d’offenser la duchesse de Chaulieu, sa tendre protectrice, le poète prend son parti en brave, et laisse le champ libre à ses adversaires. […] Avec une pareille donnée, on a, certes, les coudées franches pour représenter le bonheur, ou au moins le plaisir ; le poète a cependant tiré un très médiocre parti de tant d’éléments réunis à si grands frais. […] Non, de bonne foi, il ne saurait être permis à un livre de tirer un si mince parti de ses ressources, et le lecteur désappointé a très fort raison de se plaindre quand il est arrivé au bout. […] Toutes les entraves que la loi impose encore à la pensée des partis ont cessé d’entourer les œuvres de l’imagination. […] vous dit-il dès la première ligne et le voilà parti de nouveau enfourchant la première idée qui lui passe par la tête et vous menant grand train aussi loin que possible de son sujet.

666. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Cette raison du parti que je pris, plus forte que toutes celles que j’énonçai dans ma lettre à madame de Francueil, fut pourtant la seule que je n’osai lui dire. […] Quel parti les barbares en ont tiré ! […] Quel parti prendrez-vous ? […] Le parti auquel il s’arrêta, ce parti dont devait dépendre le reste de son œuvre et de sa vie, il serait vraiment curieux que Rousseau ne l’eût pris que par un hasard et sur le conseil d’un autre. […] Quand ils cessent d’y être, quelque parti qu’on prenne, il n’y a plus de liberté.

/ 1939