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462. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

À ces mots je partis, et j’allai le chercher ; j’y joignis son modèle en cire. […] « Quand j’en eus donné le reçu en bonne forme, je partis avec ma bourse bien attachée à mon bras gauche. […] À peine eus-je entendu ces malignes paroles, que la fièvre s’empara de moi ; je dis la fièvre, parce que je crois que j’en serais mort, si je n’avais pris ce parti : j’ordonnai à un de mes garçons, qui était Ferrarois, de me suivre, et à un domestique de faire marcher un cheval derrière moi, et je courus au logis de ce misérable Miceri. […] « Je laissai mon Jupiter à sa place, et je partis pour Paris, après avoir reçu mille écus d’or, partie pour mon traitement et partie pour les avances que j’avais faites. […] « Après avoir donné mes ordres aux personnes qui composaient mon atelier, je partis pour Rome ; j’y allais pour voir Antonio Altoviti, auquel j’avais fait son buste en bronze pour orner son cabinet.

463. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

XII Il y avait en Grèce un nombreux parti populaire et soi-disant politique, que la mort soudaine d’Alexandre avait exalté, que le retour de l’armée grecque à travers l’Asie Mineure, appelée la retraite des dix mille, animait contre la mémoire du héros. […] Le parti des hiérophantes, qui accusait Aristote de chercher la foi dans la raison pieuse, se souvint que cette même accusation avait fait mourir Socrate. […] Il ne lui restait d’autre parti à prendre que la fuite. […] « En outre, les séditions et les luttes étant fréquentes entre les pauvres et les riches, jamais le pouvoir, quel que soit le parti qui triomphe de ses ennemis, ne repose sur l’égalité et sur des droits communs. […] « Il est encore fort singulier d’avancer que dans l’oligarchie l’État est divisé en deux partis, les pauvres et les riches ; est-ce bien là une condition plus spéciale de l’oligarchie que de la république de Sparte, par exemple, ou de tout autre gouvernement, dans lequel les citoyens ne possèdent pas tous des fortunes égales, ou ne sont pas tous également vertueux ?

464. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

L’Espagne se prêta à cette illusion ; tout le parti orléaniste s’écria unanimement que la monarchie illégitime était pour jamais légitimée par cet acte de foi de la cour d’Espagne dans la solidité du trône de Juillet. […] Voici ce que je me répondis, en croyant véritablement entendre la voix creuse et impassible, la voix lapidaire de l’oracle des cabinets : X « Il y a deux partis à prendre, quand on est maître absolu de ses décisions, le lendemain d’un événement qui a fait table rase en Europe, quand on est la France de 1848 et qu’on s’appelle république : on peut se placer en idée sur le terrain des ambitions napoléoniennes, des ressentiments de Waterloo, des vengeances militaires, des humiliations populaires, des propagandes insurrectionnelles, des appels des peuples contre tous les trônes ; on peut faire appel à toutes les turbulences soldatesques ou populaires ; jeter au vent tous les traités, toutes les cartes géographiques qui limitent les nations ; lever, au chant d’une Marseillaise agressive, un million de soldats lassés de la charrue ou de l’atelier ; les lancer, comme des proclamations vivantes, par toutes les routes de la France, sur toutes les routes de l’Italie, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la Belgique, de la Hollande, et promener ces quatorze armées révolutionnaires avec le drapeau de l’insurrection universelle des peuples contre les rois, la grande Jacquerie moderne, le rêve de tous les démagogues et de tous les forcenés de gloire, contre toutes les bases sociales, contre tous les pouvoirs et contre toutes les paix du continent. […] XII « Il y a un autre parti à prendre par le cabinet de la république : c’est de déclarer la paix à toutes les puissances qui ne se déclareront pas en guerre avec elle ; c’est de respecter les limites, l’existence, la forme, quelle qu’elle soit, de tous les gouvernements adoptés par tous les peuples ; c’est de déclarer la république française compatible avec toutes ces formes de gouvernement, dont elle n’a pas le droit de discuter la convenance avec d’autres idées, d’autres mœurs, d’autres intérêts, d’autres nationalités ; c’est de la déclarer héritière de tous les traités de limites établis, même contre elle, à d’autres époques, et de promettre au monde qu’elle ne revendiquera des rectifications éventuelles à cette géographie des puissances que de concert commun avec tous les autres peuples, lorsque des événements imprévus viendraient à motiver, en congrès général, le remaniement européen, en ajoutant que, ce qu’elle accepte pour la France, elle l’exige naturellement pour les autres, et qu’elle prendra fait et cause, si cela lui convient, pour toute nation qu’une puissance étrangère voudrait contraindre ou opprimer dans son libre développement d’institutions. » Ce fut cette diplomatie, unanimement adoptée par le gouvernement de 1848, qui jeta sur les matières incendiaires de l’Europe la poignée de cendre qui rassura et pacifia la France et l’Europe. Le peuple, il faut le reconnaître, fut aussi éclairé que le gouvernement ; les partis même, et les plus exaltés, applaudirent à cette répudiation de la guerre pour la guerre ; l’esprit de liberté étouffa l’esprit de conquête.

465. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

XIV On ne peut douter qu’il n’eût tous les jours de rudes assauts à soutenir contre les partis, les ordres ecclésiastiques et les hommes du parti de la haine. Il y a et il y a eu en tout temps des esprits contentieux, ambitieux, impolitiques, mal nés, et qui ne connaissent les doctrines auxquelles ils se prétendent attachés, que par la haine que les partis contraires leur inspirent. […] Il y avait beaucoup de ces hommes en ce temps-là à Rome ; résumés dans ce qu’on appelait le parti de la congrégation jésuitique, à tort ou à raison, et résumés plus éloquemment alors par quelques faux prophètes, tels que Lamennais, dans son Essai sur l’indifférence religieuse, dans le comte de Maistre, plus sincère, mais plus fanatique, et par quelques-uns de leurs disciples, brûlant de se donner la grâce du bourreau, à la suite de ces forcenés de doctrines.

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