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561. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

M. de Barante entendit ces paroles comme l’écho de sa propre pensée. […] J’entends encore sa parole nette comme sa pensée, égale, douce et pénétrante. […] Je rapporte avec plaisir ses paroles, parce que son esprit m’est particulièrement agréable. […] Pas un moment le goût amer de la vie et de la mort ne monta aux lèvres de ce gentil assembleur de paroles. […] Ammien Marcellin, témoin de sa mort, a conservé ses dernières paroles.

562. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Reconnaissez donc que pas une parole de Iahveh ne tombe à terre. » Ce sublime scélérat est très beau. […] Ils ont balbutié, les premiers, ces dix paroles de Iahveh, qui ont mérité d’être le formulaire de la morale pratique. […] Toutes ses paroles ont retenti au cœur des générations actuelles. […] Vos paroles sont divines. […] Il a, pour Gounod, des paroles amères et pour Benjamin Godard des regards mauvais.

563. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Les sous-préfets n’ont pas le pouvoir de rendre la parole aux morts. […] Et c’est à ces cinq paroles que se borne la scène de famille. […] Cependant ses actions étaient quelquefois moins dures que ses paroles. […] Ces paroles généreuses, ces paroles inespérées, provoquèrent chez la marquise un de ces mouvements soudains, un de ces reflux violents, auxquels la passion est sujette. […] » furent les premières paroles qu’il nous adressa lorsqu’il nous vit entrer.

564. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Après avoir assisté pendant des heures à ces débats, souvent aussi éloquents que confus, sans prendre une note, mais aussi sans se dissiper en paroles, il rentrait chez lui tout plein de ce qu’il avait entendu, et il le jetait sur le papier avec feu et avec netteté dans un travail de soirée et de nuit, où sa plume, si hâtée qu’elle fût, ne rencontrait jamais un mot douteux ni une locution louche : il ne pouvait parler ni écrire d’autre langue que celle de sa famille et de sa maison, celle qu’il tenait de son illustre père, et de ses premiers maîtres, de ses premières lectures d’enfance. […] Il faut l’entendre, au sortir de ce beau fleuve romain et cicéronien où il vient de s’abreuver pour la centième fois, célébrer cette ampleur et cette finesse de parole, cette transparence lumineuse, cette riche abondance de mots, et cet art savant qui les épand si nombreux, si faciles sans qu’il y en ait jamais un d’inutile ou de perdu : Quand on se laisse simplement entraîner, dit-il, par la lecture, c’est une musique délicieuse qui vous flatte : l’esprit sent la justesse des accords sans se rendre un compte exact de son plaisir, et ne fait qu’apercevoir instinctivement une nuance délicate de la pensée sous chacune des expressions dont la phrase s’embellit. […] C’est ainsi qu’il a des paroles d’aversion, non seulement pour La Rochefoucauld, mais pour Voltaire, pour Molière.

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