Que le Port-Royal ait été lu devant les Lausannois par un conférencier d’ailleurs inapte à la parole publique, cela ne fait que confirmer notre point. […] Et si l’ombre de Brunetière nous regarde d’un œil torve, nous lui ferons observer, pour la rasséréner, que tous les genres ont évolué ainsi, et qu’ils vont tous de la parole à l’écriture. […] En second lieu la critique spontanée ne consiste pas seulement dans les conversations, dans la parole auditive, mais aussi dans ces succédanés de la parole, que sont les lettres, les journaux intimes, les notes personnelles. […] Au contraire, la critique parlée triomphe vraiment lorsqu’il s’agit des arts de la parole, à savoir l’éloquence et le théâtre. […] C’est moins un échange de paroles ailées que des échanges tantôt de séné et de casse, tantôt de flèches et de cailloux.
On dirait, ma parole, d’un Eden retrouvé, puéril, frais, chaste et néanmoins quelque peu sévère, ce qu’il fallait, je pense. […] J’étais donc fort intimidé, quand il me fut donné, à La Haye, de prendre la parole, au milieu d’un assez nombreux public. […] En dépit de notre commune difficulté à comprendre l’un et l’autre les paroles de chacun, nous parvînmes à nous faire entendre, et ce dernier me confia ses plans d’avenir. […] Et ce fut, je vous en donne ma parole, l’un des meilleurs repas, l’un des plus gais que je fis de ma vie. […] Par les bons instincts conjurés, Par la parole et par le livre !
L’élégance d’un discours n’est pas l’éloquence, c’en est une partie ; ce n’est pas la seule harmonie, le seul nombre, c’est la clarté, le nombre & le choix des paroles. […] Le premier morceau est fleuri, presque toutes les paroles sont des images riantes. […] On ne peut dire que d’une seule maniere, Plancus a pris soin des affaires de césar ; voilà le seul arrangement qu’on puisse donner à ces paroles. […] Elle s’est enrichie de quantité de termes nobles & énergiques, & sans parler ici de l’éloquence des choses, elle a acquis l’éloquence des paroles. […] Les François firent serment de combattre le roi de France s’il manquoit à sa parole, & les Normands de combattre leur souverain s’il ne tenoit pas la sienne.
Son but est de démontrer que les formes de vers non admises par la métrique, traditionnelle sont mauvaises en elles-mêmes : et cela n’est pas, comme on dit, une affaire de goût, mais elles sont mauvaises faute d’être conformes aux conditions qu’assigne à la parole rythmée la complexion même de nos organes. […] Telle fut la destinée de ce jeune homme qui, à vingt-sept ans, avait prononcé des paroles inoubliables. […] Aux passés les jeunes désirs mantelés de paroles au vent et l’hallali des cors de gloire taquetants et l’hosannah des errantes, aux soirs, trébuchantes paroles. […] Clos tes paroles. […] De jolis rêves y circulent et des paroles d’amour très doux, très tendre ; on les dirait exhalées par le beau paysage, dans la clarté, dans la splendeur du jour… Le vers de Verhaeren, qui généralement est vigoureux avec un peu de rudesse, ici s’est adouci ; il n’a plus ces coupes violentes, ce rythme obsédant qui, ailleurs, semble marteler l’idée : il s’étend, se prolonge, il se fait berceur, langoureux, — et presque silencieux parfois, comme tout à l’extase de son admiration charmée, en présence enfin du bonheur.