En effet, comme Pétrarque le plus ancien des humanistes et le premier des écrivains parfaits, c’est un style nouveau que Surrey apporte, le style viril, indice d’une grande transformation de l’esprit ; car cette façon d’écrire est l’effet d’une réflexion supérieure, qui, dominant l’impulsion primitive, calcule et choisit en vue d’un but. […] S’il trouve les yeux de Stella plus beaux que toute chose au monde, il trouve « son âme plus belle encore que son corps. » Il est platonicien, lorsqu’il raconté que la vertu, voulant se faire aimer des hommes, a pris la forme de Stella pour enchanter leurs yeux, « et leur faire découvrir ce ciel que le sens intérieur révèle aux âmes héroïques. » On reconnaît en lui la soumission entière du cœur, l’amour tourné en religion, la passion parfaite qui ne souhaite que de croître, et qui, semblable à la piété des mystiques, se trouve toujours trop petite quand elle se compare à l’objet aimé. « Ma jeunesse se consume ; mon savoir ne met au jour que des futilités. […] La beauté sensible est parfaite chez tous les deux, mais leur premier culte est pour la beauté morale. « Conduisez-moi, dit-il aux Muses, dans la retraite cachée où la Vertu habite avec vous, berceau d’argent qui la cache aux hommes et aux méchants mépris du monde. » Il encourage son chevalier quand il le voit faiblir. […] Son visage était si beau, qu’il ne semblait point de chair, — mais peint célestement du brillant coloris des anges, — clair comme le ciel, sans défaut, ni tache, — avec un parfait mélange de toutes les belles couleurs ; — Et dans ses joues se montrait une rougeur vermeille, — comme des roses répandues sur un parterre de lis, — exhalant des parfums d’ambroisie, — et nourrissant les sens d’un double plaisir, — capables de guérir les malades et de ranimer les morts. […] Il est à genoux devant elle, vous dis-je, comme un enfant le jour de la Fête-Dieu parmi les fleurs et les parfums, ravi d’adoration pour elle, jusqu’à voir dans ses yeux une lumière céleste et sur ses joues le coloris des anges, jusqu’à appeler ensemble les anges chrétiens et les grâces païennes pour la parer et la servir ; c’est l’amour qui amène devant lui de pareilles visions, « le doux amour qui baigne ses ailes d’or dans le nectar béni et dans la source des purs plaisirs332. » D’où vient-elle cette parfaite beauté, cette pudique et charmante aurore en qui il a rassemblé toutes les clartés, toutes les douceurs et toutes les virginités du matin ?
Si haut que nous remontions dans l’histoire des peuples, nous ne rencontrons point de littérature féconde, indépendante d’une prospérité matérielle parfaite, d’une autonomie politique absolue. […] C’est que leur dédain de toute affectation, leur insouciance de toute coquetterie vaine, leur probité littéraire parfaite donnent à la plupart d’entre eux une allure de spontanéité franche, de familiarité bienveillante dont le charme exerce un irrésistible attrait. […] Un parfait poète, expert, soigneux, élégant. […] Là, des événements soutiennent l’action : successivement frappent à la porte l’homme avec l’eau, l’homme avec le linge, l’homme avec le cercueil ; ici, rien ne se passe : à côté de la chambre où la mère agonise, les enfants et le père échangent des propos d’une parfaite banalité et l’atmosphère si impressionnante doit infiniment moins à la forme plastique du drame qu’à la vie intérieure des personnages. […] Actuellement les trois revues les plus importantes sont La Revue de Belgique, dirigée par Maurice Wilmotte, d’esprit très libéral et de tendances françaises, La Revue générale, organe plutôt catholique, La Belgique artistique et littéraire, dont la neutralité semble parfaite, où collaborent Paul André, Maurice des Ombiaux, Léopold Courouble, F.
La Bruyère a quelques lignes de parfaite esquisse, comme lorsqu’il nous montre la jolie petite ville dont il approche, dans un jour si favorable qu’elle lui paraît peinte sur le penchant de la colline. […] Le succès devait couronner un livre qui est le résultat d’une harmonie si parfaite entre l’auteur et l’ouvrage… » M.
« C’est manquer, dit-elle, tout à fait de respect à la Providence, que de nous supposer en proie à ces fantômes qu’on appelle les événements : leur réalité consiste dans ce qu’ils produisent sur l’âme, et il y a une égalité parfaite entre toutes les situations et toutes les destinées, non pas vues extérieurement, mais jugées d’après leur influence sur le perfectionnement religieux. […] Un de ses fils avait été tué en duel en Suède, mais il lui restait l’aîné, parfaite image de M.