L’Abbé d’Olivet en apporte une raison qui paroît assez juste.
La chair de crapaud lui parut d’une saveur réellement très agréable.
Crébillon, le tragique, qui le reçut, ne trouva à lui donner que ce vague éloge : « Votre génie a paru jusqu’ici tourner du côté de la poésie. » Dans les années qui suivirent sa réception, Bernis figure plus d’une fois à la tête de la compagnie, dans les occasions solennelles où il fallait représenter à Versailles. […] Tout le monde paraît riche parce que tout le monde a de l’argent ou de la fausse monnaie ; mais peu de jours suffisent pour démêler l’un et l’autre. […] Cependant les deux années et demie que Bernis eut à passer à Venise lui parurent extrêmement longues.
Cette pièce, dont le cadre premier et le motif paraissent empruntés d’un ïambe d’Archiloque, est une satire ; cet éloge des champs tourne à l’ironie. […] Tout au contraire de Racan, il se tourmente et se consume autant que l’autre se distrayait aisément et s’oubliait : « Je suis venu trop tôt ou trop tard au monde, s’écriait-il ; tout autre siècle que celui-ci eût rougi de me laisser vieillir dans le village. » Sa plus grande crainte est de passer pour gascon et pour avoir des gasconismes dans son langage ; il est le premier à demander grâce et à s’excuser de ses rudesses ; mais, si on le prend au mot et qu’on paraisse lui en trouver en effet, il prétend aussitôt qu’il n’en a pas, et il met au défi toute l’Académie pour la politesse de la diction et l’exactitude. […] Sa poésie pastorale me paraît surtout manquer de naïveté franche, et de cet amour des champs qu’avait Racan.