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363. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

VI Je compris ainsi à demi qu’il existait par ces livres, sans cesse feuilletés sous ses mains pieuses le matin et le soir, je ne sais quelle littérature sacrée, par laquelle, au moyen de certaines pages qui contenaient sans doute des secrets au-dessus de mon âge, celui qu’on me nommait le bon Dieu s’entretenait avec les mères, et les mères s’entretenaient avec le bon Dieu. […] XX Je me souviens surtout d’un soir d’été où M. de Vaudran, ayant apporté par hasard avec lui un Platon en grec, le lut en le traduisant à ses deux amis, jusqu’au moment où le crépuscule manqua sur la dernière page du Phédon, et où les premières étoiles scintillèrent dans le ciel autour du rocher, comme pour assister du ciel à la mort de Socrate. […] Ce fut l’époque où, après avoir écrit des volumes de poésie amoureuse, jetés depuis aux flammes pour en purifier les pages, j’écrivis ces poésies contemplatives qui furent accueillies comme les pressentiments bien plutôt que comme les promesses d’un poète. […] Sur ces pages où ils me reprochent d’entasser des monceaux de vanité, ce n’est pas de l’encre que vous lisez, sachez-le bien, c’est de la sueur ! […] Chaque entretien, d’inégale grandeur, contiendra tantôt 64 pages, tantôt 80 pages, tantôt 96 pages, selon l’étendue du sujet, mais de manière à former toujours 2 forts volumes à la fin de l’année.

364. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Souvenirs et correspondance tirés des papiers de Mme Récamier » pp. 303-319

On n’a donc d’elle qu’un très petit nombre de pages, quelques récits et de petits billets. […] Le joli récit qu’elle a fait de ses courses à Rome avec une noble et bien gracieuse reine, alors exilée, la nuance d’affection et d’espièglerie mystérieuse qui anime ces pages, donnent le regret d’en voir si vite la fin. […] On le voit assez, aujourd’hui encore, à la place qu’il tient dans ces volumes : l’impression des lecteurs les plus favorables est qu’on a un peu trop mis de lui ; il remplit trop de pages de son impérieuse et inévitable personnalité. […] Il est fâcheux que les défauts de sa manière se marquent trop avec les années, et je regrette qu’on nous ait donné, dans la dernière moitié du second volume, un trop grand nombre de ces pages qui sont des certificats de décadence.

365. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mélanges religieux, historiques, politiques et littéraires. par M. Louis Veuillot. » pp. 64-81

Joli rôle de page, dont il s’acquitte au commencement de chaque session très-galamment… » (M.  […] Ce sont là des pages d’histoire. […] Parler de Çà et Là maintenant, après les Mélanges politiques, c’est revenir en arrière ; car la plupart des pages rassemblées dans ces deux volumes sont d’une date assez ancienne, et laissent trop voir les défauts de l’auteur. […] Veuillot pour de très-beaux vers encore, et cette fois des vers de cœur et de sensibilité qui se trouvent jetés comme au hasard entre des pages de prose.

366. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Note »

« Ces notes rappellent seulement les dates, les circonstances, en attendant plus d’explication. » Et, encore, sur un papier attaché au bas de la page : « Ces notes n’ont pas été rassemblées dans le dessein d’en faire des mémoires, mais comme souvenirs à mon usage surtout.  […] Les deux ou trois passages qui ont été donnés dans mon ouvrage de Chateaubriand et son Groupe littéraire, 14eleçon, tome I, pages 351-353, se retrouveront ici à leur place et avec plus d’exactitude : « Note commencée au printemps de 1810, continuée en 1817 ou 1818, etc.  […] Elle forme maintenant une cascade à l’endroit où commence… » (Ici la page est déchirée et l’on n’a pas la fin du morceau.) […] J’aime mieux compléter mes citations par la page suivante, qui est de l’entière maturité de l’auteur et qui consomme son propre jugement sur lui-même : « Il y a, dit-on, dans mes écrits trop de vague et trop de doute.

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