Oui, je m’attacherai au stylobate de ton temple ; j’oublierai toute discipline hormis la tienne ; je me ferai stylite sur tes colonnes, ma cellule sera sur ton architrave. […] Je n’oublierai jamais le soir où l’on vint m’avertir qu’on l’avait trouvé mort au bord du chemin de Langoat. […] La lutte qui remplit mon adolescence me la fit oublier à peu près.
C’est alors que les idées religieuses des races groupées autour de la Méditerranée se modifient profondément ; que les cultes orientaux prennent partout le dessus ; que le christianisme, devenu une église très nombreuse, oublie totalement ses rêves millénaires, brise ses dernières attaches avec le judaïsme et passe tout entier dans le monde grec et latin. […] Ajoutons qu’avant la Mischna de Juda le Saint, qui a fait oublier toutes les autres, il y eut des essais de rédaction, dont les commencements remontent peut-être plus haut qu’on ne le suppose communément. […] L’esprit de Jésus n’est pas là, et si le fils de Zébédée a vraiment tracé ces pages, il avait certes bien oublié en les écrivant le lac de Génésareth et les charmants entretiens qu’il avait entendus sur ses bords.
Les esprits audacieux n’ont jamais pu ni éclaircir ce mystère ni l’oublier. […] Mais le danger presque inévitable de cette méthode, c’est de personnifier les causes, de les ériger en entités distinctes et indépendantes : on oublie que ce ne sont que des abstraits, des formules commodes pour l’exposition de la science, qui n’ont de valeur que si on les ramène aux concrets d’où elles sont tirées ; que c’est là qu’est toute leur valeur, toute leur réalité. […] La science acceptera leur œuvre et oubliera leur nom.
La Harpe était poursuivi par l’image « de ces patriotes à moustaches, parmi lesquels étaient nombre d’aristocrates bien prononcés auparavant et métamorphosés depuis, qui levaient le sabre ou le bâton dans les sections au nom de l’Égalité sur un pauvre malheureux qui avait oublié de le tutoyer et menaçait de le mettre au pas7 » Si l’on n’avait pas vu, on avait au moins entendu la narration de faits épouvantables, comme ceux que raconte René dans son Essai : — Un garde national perce de sa baïonnette une petite fille qui pleurait son père guillotiné « et la place sur la pile des morts, aussi tranquillement qu’on aurait fait une botte de paille ». […] La sensible Malvina s’empresse d’imiter les hommes politiques ; elle oublie son serment et aime sir Edmond, beau, brave, mélancolique, etc… mais fort libertin ; il trompe sans scrupules plusieurs Malvinas simultanément […] Une sauvagesse bon teint n’aurait pas hésité une minute pour oublier les vœux de la religion et pour écouter l’appel de l’amour.