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1126. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Faites un gouvernement, disait-il, faites-le homogène autant qu’il est possible : « sans l’homogénéité, j’ose prédire qu’on sera forcé de recourir plus tôt qu’on ne pense à l’unité physique ». […] Nul n’osera interrompre son silence avec indiscrétion, non que l’on craigne un moment de mauvaise humeur, mais uniquement parce qu’on sent qu’il existe, pour ainsi dire, entre lui et soi, une grande pensée qui l’occupe et le défend d’une approche familière. 

1127. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Le champ visuel du goût, si j’ose ainsi parler, s’est agrandi. […] Quand on vient comme moi de relire tant de pages que le temps a déjà fanées et qu’on sort de tous ces noms qui circulaient alors et qui signifiaient quelque chose, Basnage, l’abbé Le Clerc, Sorbière, Bouhier lui-même, Bayle, une tristesse vous prend, et je suis frappé de ceci : c’est qu’il n’en est pas un seul dont j’osasse conseiller aujourd’hui à mes propres lecteurs la lecture immédiate et pour un agrément mêlé d’instruction ; car tout cela est passé, bon pour les doctes et les curieux seulement, pour ceux qui n’ont rien de mieux à faire que de vivre dans les loisirs et les recherches du cabinet.

1128. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

… « Heureux celui qui vit de ses revenus, qui n’éprouve d’autre besoin que celui de digérer et de dormir, et savoure toute vérité dans le pâté de Reims, que nul n’oserait censurer en sa présence ! […] Carron) n’ose déclarer encore si je suis appelé à servir l’Église dans le clergé séculier ou régulier, c’est-à-dire dans la Compagnie de Jésus ; mais il pense que, quoi qu’il en soit de cette vocation, je dois me hâter de marcher vers le sacerdoce et de m’approcher de l’autel d’où mes péchés me repoussent, mais où l’incomparable miséricorde du Seigneur m’ordonne de monter.

1129. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

Alors vous aurez gagné tout à fait vos éperons, vous vous serez naturalisé aux yeux de toute l’armée, et personne n’osera plus vous opposer nulle part que vous n’êtes pas Français. […] … Envoyé aux arrêts, mis à l’ordre comme un chef d’état-major incapable, après ce que je viens de faire à Bautzen, et au moment où j’attends une promotion pour prix d’une conduite que peu d’officiers auraient osé tenir !!

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