C’est en effet une dépouille arrachée à un corps plein d’embonpoint, pour en affubler une ombre. […] Ainsi le devoir et la passion se suivent comme l’ombre suit le corps ; ils s’observent, ils se pressent, ils ne se laissent pas respirer.
Il la représente, dans les Champs Élysées, marchant à la rencontre de la grande ombre d’Homère et s’agenouillant devant elle ; et il l’en blâme galamment. […] Les défauts y sont touchés avec discrétion, pour relever les qualités plutôt que pour y faire ombre, et aussi pour empêcher l’admiration superficielle.
Nous retrouvons le vieux spéculateur penché sur ses dossiers, à la clarté d’une lampe ; il confesse ses millions, il sonde son coffre-fort, il descend dans ses mines de houilles, comme il descendrait dans l’enfer, et il en sort bourrelé, livide, éperdu, la sueur au front poursuivi par l’ombre de M. […] Mais de tels mystères sont faits pour rester dans l’ombre du livre.
Les gens qu’on coudoie, on ne voit pas leurs figures ; le gaz qui commence à s’allumer dans les boutiques y met une lueur diffuse, où l’on ne distingue rien, et la locomotion remue votre cervelle, sans que les yeux soient distraits, au milieu de ces choses endormies, et de ces vivants à l’état d’ombres. […] Il fallait passer par une cuisine, où l’on trouvait les trois Gargamelles écumant des pots, puis on s’engageait dans un étroit corridor, éclairé au fond par une seule fenêtre, donnant sur des estacades de travers, où s’étageaient de malheureux pots de giroflées : un fond ayant quelque chose d’un logis d’une rue de province, dans l’ombre d’une grande église.