Quoique cette matiere ait été souvent rebattue, l'Auteur y fait sentir une sagacité, & y annonce une méthode qui rend ses observations utiles.
« Lorsqu’en présence des trônes chancelants, au sein d’assemblées ébranlées par l’accent de tribuns puissants ou menacées par la multitude, il me restait un instant pour la réflexion, je voyais moins tel ou tel individu passager, portant un nom de notre époque, que les éternelles figures de tous les lieux et de tous les temps, qui à Athènes, à Rome, à Florence, avaient agi autrefois comme celles que je voyais se mouvoir sous mes yeux… « L’observation assidue des hommes et des événements, ou, comme disent les peintres, l’observation de la nature, ne suffit pas ; il faut un certain don pour bien écrire l’histoire. […] Après ces observations, rendues indispensables par l’avertissement historique de M. […] Ces observations préliminaires jetées en courant, lisons et admirons. […] nous ne ferons sur le 18 brumaire qu’une seule observation à M. Thiers ; cette observation est de celles qui lui plaisent : une observation de fait, et non de droit.
Aujourd’hui on est assez généralement dégoûté de toutes ces miseres ; les sots même commencent à s’appercevoir que ses Lettres Juives ne sont qu’un répertoire de scandales & de mensonges ; sa Philosophie du bon sens, une compilation d’absurdités & de contradictions ; ses Lettres Cabalistiques, un fatras de satires & de redites ; ses Lettres Chinoises, un recueil d’observations communes & de déclamations ennuyeuses ; ses Songes philosophiques, un amas de chimeres & de visions ; ses Romans, une source d’ennui & de dégoût.
Une édition de Racine, avec un Commentaire, formé de diverses Observations, dont peu lui appartiennent ; un Recueil, sous le titre d’Elite de Poésies fugitives, qui n’est, à peu de chose près, qu’une répétition des autres Recueils ; un Cours d’Histoire & de Géographie, où il n’y a rien de neuf, & qui est très-mal écrit ; ne sembloient pas annoncer les talens qu’il a développés, lorsqu’il s’est agi de se défendre lui-même.