La religion nouvelle, dont l’objet est l’humanité, a fort à faire pour rétablir les devoirs de l’homme sur les ruines de l’idée de Dieu. […] Les lettres de Mme de Sévigné sont quelquefois l’objet, de la part d’un petit nombre de lectrices, d’une curiosité vite lassée. […] C’est généralement toute celle dont le beau n’est pas l’objet principal et qui est action plutôt qu’art. […] La postérité se rit aisément d’un engouement contemporain ; mais comment ne continuerait-elle pas à prendre au sérieux un enthousiasme national postérieur de deux cents ans à l’ouvrage qui en est l’objet ? […] Loin d’être des modèles et des objets d’amour pour le commun de l’humanité, les grands hommes, plus dignes de pitié que d’envie, sont souvent des victimes de l’hôte surnaturel qui s’établit en maître chez eux et qui leur vend la gloire au prix de leur bonheur, de leur repos et de leur âme.
Un mot qu’on prend ainsi est beau de toute la pensée humaine qui se posa sur les objets et qu’il éveille comme par l’effet d’une magie. […] Il y a de ces tableaux d’intérieur où la lumière pose sur les objets des reflets plus tristes que l’ombre. […] L’art commence à la minute même où le sentiment se détache d’une individualité, prend les dehors d’un objet qui, tout seul, existe. […] Et je sais bien qu’un roman n’est pas un objet dont la forme soit arrêtée à jamais. […] Les animaux furent prophètes ; et prophètes aussi, les cieux, tous les objets de la nature, les livres des païens.
La littérature française, au temps de la Restauration, nous a paru mériter d’être l’objet d’une étude de ce genre. […] C’est l’oubli de leur raison d’être, écrite dans cette belle parole de l’Évangile : « Le plus grand d’entre vous sera le serviteur de ses frères. » La royauté héréditaire, l’aristocratie, sont des services publics ; l’objet de leur institution est tout entier dans ce mot servir. […] Il y avait donc, autour de l’empereur, une lutte dont il était à la fois l’objet et l’arbitre. […] C’est cette collection de qualités que vous touchez, voyez, quand l’objet est présent ; et quand l’objet est absent, c’est le souvenir des qualités que vous avez touchées et vues. » Or comme, selon Condillac, les qualités des corps ne sont que des sensations, si le moin’est qu’une collection de sensations, le monde physique et le monde intellectuel s’évanouissent à la fois, et la sensation qui, séparée de l’être, est un néant elle-même, surnage seule sur les abîmes sans fonds et sans rives du néant. […] Je t’ai grondée quelquefois ; mais tu n’en es pas moins l’objet continuel de mes pensées.
J’ose dire aussi qu’il n’a point un cœur, qu’il ne sent point les doux frémissements d’un amour parfait, qu’il ne connaît point les extases dans lesquelles jette une méditation ravissante, celui qui ne sait point t’aimer avec transport, qui ne se sent point entraîner vers l’objet ineffable du culte que tu nous enseignes… Tu vivras toujours, et l’erreur ne vivra jamais avec toi. […] Mais de bonne heure son organisation délicate s’altéra, son corps frêle ne réussit point à triompher du travail de la puberté ; avant même que sa santé fût totalement perdue, une inégalité d’épaule se prononça, et on a cherché à expliquer en lui par un douloureux ressentiment cette amertume incurable qui se répandit dès lors sur les objets et qui, en toute occasion, s’en prenait au sort. […] Or, vertu et gloire, chez les Anciens, c’étaient deux noms divers pour désigner à peu près le même objet idéal, but des grandes âmes. […] Peut-être que d’abord le regard s’épouvante Du désert d’alentour où l’amie est absente ; Peut-être que l’amant n’a plus devant les yeux Qu’un monde inhabitable et qu’un jour odieux, S’il n’atteint l’objet seul, l’idéal de son rêve : Mais, déjà pressentant l’orage qui s’élève, L’orage de son cœur, il tend les bras au port, Avant que le désir ne rugisse plus fort.