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991. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — II. (Fin.) » pp. 110-133

Il aime à vivre en garçon en sa maison de Blancmesnil à trois lieues de Paris : Quand il a besoin de mon conseil, nous dit Gui Patin, il m’envoie un coureur gris qui me porte là en cinq quarts d’heure ; et, après y avoir bien soupé et bien causé fort avant dans la nuit, nous deux seuls (car il n’a ni femme ni enfants ni n’en veut avoir, ni valets même), je dors le reste de la nuit pour en partir le lendemain de grand matin.

992. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Pendant une nuit d’insomnie, de jour en courant, sur un quai, pendant une pluie sous une porte cochère, dans les circonstances les plus vulgaires ou les plus tristes de la vie, quelque chose se mettait à chanter en elle, et elle se le rappelait ensuite comme elle pouvait. […] … Aussi je vous bénis tous de l’amitié que vous me portez, et qui m’aide à subir ces blessures de l’âme… « Je comble de vœux et de bénédictions tous ceux qui dans le passé et dans le présent ont mis au moins tes chers jours et nuits à l’abri des mauvais hasards du sort.

993. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Quand sur les champs du soir la brume étend ses voiles ; Lorsque, pour mieux rêver, la Nuit, au vol errant, Sur le pâle horizon détache en soupirant Une ceinture d’or de sa robe d’étoiles ; Lorsque le Crépuscule entrouvre aux bords lointains Du musical Éther les portes nuageuses, Alors, avec les vents, les âmes voyageuses Vont chercher d’autres cieux dans leurs vols incertains. […] c’est la fuite des choses, Le souvenir des maux qu’on ne peut réparer, Qui m’évoquent chez vous quand la Nuit vient errer Sur le large horizon parmi l’or ou les roses !

994. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. NISARD. » pp. 328-357

Dans cette Thebaide même si peu attrayante, au livre A, j’aimerais, par exemple, à détacher l’épisode de Dymas et Hopleus, ces deux jeunes amis pieux, surpris et succombant lorsqu’ils vont rendre de nuit sur le champ de bataille les devoirs funèbres au corps de leur roi, et auxquels le poëte promet quelque chose de l’immortalité d’Euryale et de Nisus : Vos quoque saerati, quamvis mea carmina-surgant Inferiore lyra, memores superabitis annos. […] Cette rivière, ailleurs rapide, mais qui se ralentit et coule si doucement à travers le Tibur de Manlius Vopiscus, semble craindre de troubler des jours et des nuits où les songes mêmes sont aux Muses : Pieriosque dies et amantes carmina somnos.

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