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1099. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

Et combien d’autres que je ne nomme pas, mais en qui j’ai senti la divinité de l’Italie parler à mon âme ! […] Pendant que ce gouvernement combattait dans les rues de Paris pour le salut de la république et de l’assemblée ; pendant qu’il triomphait par l’armée qu’il avait préparée, par le général qu’il avait nommé, par ses propres mains, chef et soldat lui-même, offrant sa vie au feu pour défendre la représentation nationale, cette même représentation nationale le soupçonnait odieusement d’une complicité souterraine avec ses ennemis, et lui redemandait en hâte le pouvoir exécutif pour le décerner à un dictateur aussi patriote, mais pas plus dévoué que lui à la France. […] Il se nommait M. de Santilly ; il avait été général au service d’Espagne sous Charles IV ; il avait connu intimement à Madrid la comtesse d’Albany et sa sœur, la princesse de Castelfranco.

1100. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

N’eût-il eu que ces deux scènes, Dante mériterait d’être nommé à côté d’eux. […] Dante rencontre là une religieuse de Florence, nommée Piccarda ; il lui demande si les âmes reléguées à ce dernier rang du ciel désirent monter plus haut pour mieux comprendre et mieux aimer. […] Et ce syllogisme-là conclut en moi avec tant de subtilité que toute autre démonstration me paraît stupide. » Il part de là pour chanter le Credo de la Trinité dans ces trois vers : « Et je crois en trois personnes éternelles ; et je les crois si triples et si une à la fois qu’elles admettent à la fois pour les nommer sunt et est (elles sont ou elle est). » Ici un poétique orgueil s’empare pindariquement du Dante, et il commence son vingt-cinquième chant par un triomphe anticipé qu’il se décerne à lui-même.

1101. (1884) Articles. Revue des deux mondes

On lui a même fait l’honneur de croire qu’Aristote s’était enrichi, sans le nommer, de ses dépouilles ; il serait un de ceux dont, au dire de Bacon, le philosophe de Stagyre aurait étouffé la gloire, « de même que les sultans de Constantinople se débarrassaient des frères qui portaient ombrage à leur pouvoir. » Mais Aristote a cité tous ses devanciers, et surtout Démocrite, dont il parle en maint endroit avec éloge ; il avait même discuté ses opinions dans un traité spécial qui est perdu. […] La médecine a des rapports si étroits avec la zoologie, qu’il est permis de bétonner qu’Aristote n’ait pas nommé Hippocrate. […] Son but, en effet, comme le remarque judicieusement l’éminent naturaliste que nous venons de nommer, n’est pas précisément de faire connaître toutes les espèces différentes d’animaux ; ce qu’il a voulu faire, c’est plutôt encore une anatomie et une physiologie comparées qu’une zoologie proprement dite.

1102. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Le plus sage, voyez-vous, c’est encore de rire de tout cela, quitte à nous redire le soir, avant de nous rafraîchir dans cette mort qu’on nomme le sommeil, cet autre hémistiche du poète dont il a été question plus haut : Époque callipyge ! […] Un piano qui ne servait guère qu’à Rollinat aux époques précédentes, accompagne maintenant d’inédites chansons de tels et tels que je ne nommerai pas, parce que ce sont mes amis, mais passablement fadées en malice non moins qu’en esprit de bon aloi et… de haulte graisse2. […] Mais on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, nos voisins viennent de l’éprouver — et parmi eux, l’un des plus considérables, j’ai nommé M.  […] Le « nommé » Raizonville est aimé « comme un empereur, comme un tsar » mieux peut-être, car nul soupçon d’égoïsme n’entache les sentiments que lui fait paraître la péripatéticienne dont il vit. […] D’où de naturelles péripéties qu’une manière de fatalité, qu’autrefois il appelait être « saturnien » et qu’à présent il nomme moins baudelairement le train-train de l’existence, commande.

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