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1593. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

— tend par sa nature, si elle a vécu ou si elle veut vivre seulement deux jours. […] ontologique, puisqu’elle tient à la nature même des choses. […] C’est toujours la séparation de Jésus-Christ et de son Église, malgré les paroles divines de Jésus-Christ, auquel croit pourtant le comte de Gasparin, sur leur identification éternelle. « Si Jésus-Christ ne ment pas, l’Église ne peut errer », disait ce saltimbanque de Luther, qui, par là, se condamnait lui-même… C’était assez, à ce qu’il semblait, pour l’hérésie, que ce mensonge de Jésus-Christ, mais l’historien d’Innocent III a cru devoir ajouter aux raisons connues, et réfutées tant de fois par les théologiens catholiques, d’être et de rester protestant, une conception nouvelle, qui ne fausse pas que l’idée chrétienne, mais la nature des choses elle-même, et c’est cette conception, qui n’est qu’une chimère, qui donne à la publication intitulée Innocent III le peu qu’elle a de triste originalité.

1594. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Vie de la Révérende Mère Térèse de St-Augustin, Madame Louise de France »

Où donc est la hardiesse, où donc est la fierté dans cette Madame Louise, dans cette amazone, — comme il l’appelle, ce bon Bonhomme, qui de sa nature est peu équestre et qui, ébahi comme un badaud devant un cirque, la trouve très amazone parce qu’elle savait, comme toutes les femmes de la cour d’alors, faire un temps de galop aux chasses du roi ! […] C’est une nature ingrate, mal venue, inquiète, qui, humiliée et froissée dans le milieu où se sont développées ses sœurs, se replie solitaire sur elle-même, jette à la dérobée des regards d’envie sur le cloître, médite des projets d’évasion. […] elle aurait été, du reste, tout ce qu’il dit, l’insulteur de la Revue des Deux Mondes, qui lui jette au front la boue de son érudition suspecte, qu’elle n’en aurait été que plus grande de se faire carmélite, et plus grande sainte aussi d’être une sainte, dans des conditions pareilles de tempérament vicié et d’abjecte nature ; mais elle ne l’était pas !

1595. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

La nature et ses grands spectacles, — car pour les poètes qui manquent de cœur il y a encore la nature, — la nature et ses grands spectacles : la mer, le ciel, les paysages, n’arrivent à la perception de Banville que de seconde main, par l’intermédiaire de quelque peintre dont il a vu les toiles ou de quelque poète dont il a lu et admiré les vers.

1596. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXI. De Thémiste, orateur de Constantinople, et des panégyriques qu’il composa en l’honneur de six empereurs. »

La nature, dans chaque époque, imprime, pour ainsi dire, le même cachet à toutes les âmes. […] L’homme qui étudie la nature et l’observe, cherche, dans le mouvement général, ce qui leur a donné un mouvement particulier, et ne le trouve pas. […] Cette espèce d’activité, qui porte les hommes à connaître et à s’instruire, subsistera toujours malgré les fureurs politiques, malgré l’ignorance intéressée et puissante ; c’est un mouvement imprimé par la nature et que rien ne peut arrêter.

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